Récapitulatif de la présence des Ottomans en Algérie

 

‘Arouj

Quand le pouvoir des Bani Zayyan commença à s’effondrer, l’Espagne pénétra en Algérie si bien que pour faire face à leurs attaques, les Algériens demandèrent de l’aide aux frères barbaresques ‘Arouj et Khayr ad-Din.

‘Arouj captura Alger en l’an 923 de l’Hégire (1517) et marcha ensuite vers Tilimsen ou il fut tué dans l’action en l’an 924 de l’Hégire (1518).

 

Khayr ad-Din

Après la mort de ‘Arouj, son frère Khayr ad-Din le remplaça et porta allégeance au calife ottoman Salim I qui le nomma gouverneur « Beylerbeyi » d’Algérie qui devint ainsi une partie de l’empire ottoman.

Au début de son règle, Khayr ad-Din dut faire face à une situation difficile et en l’an 926 de l’Hégire (1520), il fut attaqué par les Espagnols. Trahi par les tribus Berbères et abandonné par les troupes locales, il fut vaincu et se retira d’Alger pour s’établir dans l’île de Jijel, où il prépara sa vengeance contre les Espagnols.

Après avoir rassemblé une large force, il attaqua les Espagnols et captura Collo, Os et Constantine en l’an 928 de l’Hégire (1521-1522). Il reprit Alger en l’an 929 de l’Hégire (1523) et les tribus locales qui le trahirent payèrent le prix de leur trahison. Ayant renforcé sa position à Alger, Khayr ad-Din entreprit des expéditions contre les Banou Hafs de Tunisie et les forces ottomanes occupèrent Bizerte, La Goulette et Tunis en l’an 940 de l’Hégire (1533-34). Les Hafs Banou cherchèrent de l’aide auprès des Espagnols qui les assistèrent contre les Turcs qui se retirèrent de La Goulette et Tunis en l’an 941 de l’Hégire (1535).

 

Hassan Aghah

En l’an 942 de l’Hégire (1536), Khayr ad-Din fut nommé amiral en chef des forces navales ottomanes. Avant de partir pour Islamboul, il nomma son lieutenant Hassan Aghah à la souveraineté de l’Algérie qui occupa le poste durant sept années, de l’an 942 à 950 de l’Hégire (1536 à 1543).

En l’an 950 de l’Hégire (1543), les Espagnols lancèrent sur Alger une puissante attaque qui fut repoussée et où les Espagnols subirent de très lourdes pertes. Cette victoire remportée pour les Turcs leur valut le soutien des Banou Zayyan qui régnait encore à Tilimsen.

 

Hassan Pacha

Hassan Pacha, un des fils de Khayr ad-Din, succéda à Hassan Aghah en l’an 950 de l’Hégire (1543). Le Maroc et l’Espagne qui étaient contre l’extension de l’influence turque en Afrique du Nord, essayèrent de créer et soutenir l’opposition aux Turcs dans Tilimsen.

Pendant son règne, les efforts de Hassan Pacha furent principalement employés à l’élimination des dissidents de Tilimsen et en l’an 959 de l’Hégire (1552), néanmoins les Ottomans purent annexer la totalité du Maghreb central.

 

Salih Raïs 

Après l’annexion du Maghreb central, l’Algérie devint une province de l’empire ottoman et Salih Raïs fut nommé gouverneur et toute l’autorité lui fut conférée pour administrer les affaires de l’État.

Salih Raïs entreprit une expédition dans le Sahara qui mena à la soumission aux Ottomans des chefs de Touggourt et de Wargie. Une garnison ottomane permanente fut établie à Biskra et en l’an 960 de l’Hégire (1553), les Ottomans de l’Algérie envahirent le Maroc avec l’aide de Banou Wattis. Les Ottomans occupèrent Fez durant une période assez courte et durent se retirer en Algérie. À l’est, après un affrontement avec les Espagnols, les Ottomans capturèrent Bejaïa en l’an 963 de l’Hégire (1556) avant d’attaquer de nouveau les Espagnols à Oran ou Salih Raïs trouva la mort au cours du siège d’Oran. A sa mort le siège fut levé et les Ottomans se retirèrent vers Alger.

 

Hassan Pacha

Suite au transfert de Hassan Pacha en l’an 964 de l’Hégire (1557), le gouvernement Ottoman nomma Tekeherli pour lui succéder mais les janissaires se révoltèrent et assassinèrent le nouveau Vice-roi et demandèrent que leur chef, Hassan Koursou, soit nommé à sa place mais le gouvernement de Turquie refusa et envoya Hassan Pacha en Algérie pour son deuxième terme à la tête de l’état.

Lorsque ce dernier arriva au Maghreb central, il fit face à une grave situation. La rébellion grondait chez les janissaires, à l’ouest, les Banou Sa’d du Maghreb extrême ou du Maroc assiégeaient Tilimsen et à l’est, le gouverneur espagnol d’Oran assiégeait Mostaganem.

Le nouveau Vice-roi décida alors de réaffirmer l’autorité turque et le destin le précéda sur le front de Tilimsen quand Muhammad, le chef des Banou Sa’d, qui supervisait personnellement les opérations de siège fut assassiné et avec sa mort ses forces levèrent le siège de la ville et se retirèrent au Maroc tandis qu’à Mostaganem, les Espagnols furent vaincus et leur gouverneur tué. Par la suite les Ottomans reprirent l’offensive.

 

En l’an 970 de l’Hégire (1563), Hassan Pacha attaqua les Espagnols à Mers al-Kabir mais la ville ne put être capturée et les Ottomans durent lever le siège.

 

 

Muhammad Ibn Salih Raïs

 

En l’an 974 de l’Hégire (1567), Hassan Pacha fut muté après un deuxième terme de règne qui dura dix ans durant lesquels, il fut capable de restaurer le pouvoir ottoman en Algérie. Il fut succédé par Muhammad, un fils de Salih Raïs qui fit tout son possible pour concilier les janissaires et les autorisa à participer à des expéditions de piraterie mais cela ne fut pas accepté par le gouvernement ottoman qui le désista en l’an 976 de l’Hégire (1569).

 

 

‘Oulouj ‘Ali Reis

 

‘Oulouj ‘Ali Reis (ou Raïs) lui succéda et il fut le plus remarquable vice-roi algérien. Il régna environ vingt ans durant lesquels, il réforma l’administration et fit respecter rigoureusement l’ordre public. Il renforca l’armée et posta des garnisons dans des postes tant à l’ouest qu’à l’est de l’Algérie. ‘Oulouj ‘Ali tenta aussi sans succès de capturer Malte.

‘Oulouj ‘Ali qui était un combattant décida d’étendre les territoires sous sa charge. Sa première expédition fut dirigée vers la Tunisie et avec ses forces, en l’an 976 de l’Hégire (1569) il prit Tunis, la capitale des Banou Hafs. Le sultan des Banou Hafs s’enfuit de Tunisie et chercha refuge chez les Espagnols tandis que quelque temps plus tard, ‘Oulouj ‘Ali attaqua le port de La Goulette, mais il fut repoussé par les Banou Hafs soutenu par les Espagnols. Néanmoins, ‘Oulouj ‘Ali attaqua de nouveau avec succès La Goulette en l’an 982 de l’Hégire (1574) et réussit à prendre le port. Avec la prise de La Goulette, la dynastie des Banou Hafs prit fin et la Tunisie devint tributaire de l’Algérie.

 

Vous trouverez dans le chapitre de la Lybie une courte biographie supplémentaire de ce célèbre barbaresque.

 

 

Le règne des Deys

 

Vers le début du douzième siècle de l’Hégire (fin du dix-septième siècle), le système administratif subi un changement. Tous les puissants vice-rois ou gouverneurs (Beylerbeyi) ne furent plus désigné par Islamboul. Les Pachas furent envoyés d’Islamboul pour un terme de trois années avec un pouvoir limité tandis que la réelle autorité était conférée aux Deys, choisi par la milice (janissaires) ou les barbaresques.

Ce changement produisit de grande turbulence dans les affaires de l’Algérie. Pendant la période de 1081 à 1245 de l’Hégire (1671 à 1830), le poste fut occupé par vingt-huit Deys dont quatorze d’entre eux furent assassinés. Chaque succession engendrait des rebellions et la violence et des vingt-huit Deys qui se succédèrent, sept d’entre eux furent assassinés le même jour de leur nomination !

Malgré ces turbulences générales, il y eut toutefois des accalmies et des périodes de stabilité. Entre l’an 1136 à 1205 de l’Hégire (1724 et 1791), excepté une courte période de troubles en 1167 de l’Hégire (1754), il y eut une stabilité générale. Pendant cette période de soixante-sept ans, le pouvoir fut exercé par six Deys seulement dont les successions ne furent accompagnée d’aucune violence.

 

 

Le règne des Deys pendant le douzième siècle de l’Hégire (dix-huitième siècle)

 

Durant les trois premiers quarts du douzième siècle de l’Hégire (dix-huitième siècle), le gouvernement d’Algérie accompli quelques succès remarquables. La milice fut gardée sous contrôle constant et le commerce prospéra. Mais c’est au niveau des affaires étrangères que le gouvernement algérien réalisa son plus grand prestige. Pour contrôler les barbaresques, les pouvoirs européens au lieu d’entreprendre des expéditions navales préférèrent faire des traités avec l’Algérie et en l’an 1169 de l’Hégire (1756), l’Ifriqiyah (la Tunisie) devint tributaire du Maghreb central (l’Algérie).

 

En l’an 1189 de l’Hégire (juillet 1775), une force expéditionnaire espagnole arriva au Maghreb central mais fut repoussé dans la mer. Oran par la suite fut arraché à l’Espagne et le Maghreb central se libéra de l’occupation étrangère.

 

 

Les années finales du règne des Ottomans

 

Dans les années finales du règne des d’Ottomans Turcs, le processus de déclin fit son apparition et le gouvernement algérien devint une nouvelle fois instable.

Entre l’an 1212 et 1231 de l’Hégire (1798 et 1816), une période de dix-huit ans, sept Deys accédèrent au pouvoir par la rébellion et tous rencontrèrent une violente fin. La fin des barbaresques, qui étaient la source principale de revenus, sous la pression étrangère, affecta l’économie du pays et à cause des difficultés financières les troupes ne furent plus payées régulièrement et cela affecta leur discipline, leur qualité et leur force de combat diminua. Pour faire face aux déficits, les Deys créèrent différents monopoles qui menèrent à l’exploitation populaire et par conséquent aux troubles.

Les fraternités religieuses telles que les tayibiyah, les tijaniyah, les darqawah et rahmamyah virent le jour et catalysèrent le mécontentement des gens et bientôt les habitants de l’Algérie développèrent des sentiments anti-ottoman.

 

Les premières années du dix-neuvième siècle furent marquées par les révoltes intérieures. La révolte de Darqawi en Berbérie ou Kabylie éclata en 1222 de l’Hégire (1807) et fut difficilement réprimé après quatre années de combat.

 

En l’an 1223 de l’Hégire (1808), suite à une autre révolte, la Tunisie se libéra de la suzeraineté de l’Algérie.

 

En 1231 de l’Hégire (1816) un escadron américain débarqua en Algérie pour abolir l’esclavagisme tandis qu’eux même le pratiquait à très large échelle. Les Américains bombardèrent Alger et forcèrent le Deys a accepté les accords déterminés par les Américains.

Puis des conflits se développèrent entre les Deys et les janissaires et pour échapper à la domination des troupes, le dernier Dey quitta la capitale et établit son quartier général dans l’intérieur du pays où il dépendait des gardes locaux. Ainsi privé du soutien de la milice et ne pouvant dépendre de la population locale, le processus de désintégration du règne des Ottomans s’accéléra  en Algérie.

 

 

L’occupation de l’Algérie par les Français

 

Entre les années 1207 et 1212 de l’Hégire (1793 et 1798), le blé algérien fut acheté à crédit pour l’armée française par deux négociants juifs algériens, Bakri et Boushnaq pour une somme totale de huit-millions de francs. Ces négociants firent sortir de Mers al-Kabir plus de 100 navires chargés de blé algérien pour la France de Robespierre. Ces envois massifs de blé seront suivis par d’autres livraisons effectuées en 1211 de l’Hégire (1797). Mais les souverains français qui se succédèrent, Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, ne voulurent jamais honorer cette dette à l’égard d'Alger. Ainsi cette dette traîna durant 31 années et tout compte fait ne sera jamais payée.

Le Dey apprit aussi que, contrairement aux conditions que la France s’était engagée à respecter, elle avait fortifié un emplacement qui avait été mis à sa disposition pour faire du commerce sur le territoire algérien.

 

En l’an 1242 de l’Hégire (1827), lors d’une occasion cérémonielle Houssayn, le Dey d’Algérie, parla de cette issue avec le consul français d’Algérie Pierre Deval qui était en fonctions à Alger depuis l’année 1231 de l’Hégire (1816 et le resta jusqu’en 1828), et qui avait une mauvaise réputation. En effet, William Schaler, le consul des U.S.A. en Algérie de 1816 à 1824, qui le côtoya, le décrivit comme un homme de moralité douteuse, « un proxénète » qui s’acoquina longtemps avec le Dey, profitant de ses cadeaux et de ses largesses avant d’entrer en conflit avec lui.

Le 3 du mois de Shawwal de l’année 1242 de l’hégire (30 avril 1827), Houssayn Khoudjah, le Dey d’Alger, offensé par le consul de France et mécontent du retard du remboursement des dettes invita le consul Français à se retirer et comme ce dernier ne se leva pas, le Dey le toucha du bout de son éventail pour lui indiquer la sortie, le fameux « coup d’éventail » et dans d’autre version le « coup de la tapette à mouche » et c’est « officiellement » pour ce geste que la France déclarera la guerre à l'Algérie car Deval, adressa le soir même un rapport incendiaire à Paris et sollicita « une sévère suite avec tout l’éclat qu’elle méritait ».

La France fit de cet incident mineur un prétexte pour rompre les relations diplomatiques avec l’Algérie et peu après, les hostilités débutèrent entre la France et l’Algérie. Durant trois années, la France exerça un blocus sur l’Algérie qui s’avéra être inefficace. Par la suite, les négociations reprirent entre les deux pays pour arriver à un règlement mais furent avortées.

Un flotte de 567 navires comprenant 37.612 hommes, 91 canons et 457 bâtiments navals quitta Toulon et, au mois de Dzoul Hijjah de l’année 1245 (juin 1830), débarqua à Sidi Ferruch (sidi fraj) à l’ouest d’Alger.

Une force algérienne rencontra l’envahisseur à Stawali, mais fut défaite. Les forces françaises marchèrent alors Alger, la capitale de l’Algérie ou la résistance fut brisée et la ville prise par les Français le 14 du mois de Mouharram de l’année 1246 de l’Hégire (le 5 juillet 1830) mettant ainsi fin au règne des Ottomans en Algérie qui dura 313 années.

Ainsi commença la conquête de l’Algérie faiblement peuplée, de trois à cinq millions d’habitants dont plus de deux tiers allaient être massacrés sans pitié.

 

 

Le véritable objectif de l’invasion française de l’Algérie

 

Aujourd’hui l’histoire de « la tapette à mouche » est définitivement devenu un mythe, et il est bien connut que les mythes ne servent qu’à cacher les vérités.

L’expédition d’Alger, avait d’autres objectifs, et comme l’a fait remarquer le chancelier autrichien Metternich : « Ce n’est pas pour un coup d’éventail que l’on dépense 100 millions et qu’on expose 40.000 hommes ».

On cherchait surtout dans un contexte de troubles sociaux, où la révolte grondait, à envoyer outre Méditerranée des populations présentant un danger pour l’ordre social comme jadis, elles furent envoyés en « terre sainte », sous le nom de Croisades pour exactement les mêmes raisons, la « guerre sainte » et comme cela avait déjà marché plusieurs fois, il n’y avait aucune raison que cela ne remarche pas.

C’est pourquoi, le général de Bourmont, adressa cet ordre du jour à l’armée : « Soldats, la prise d’Alger était le but de la campagne. [...] L’éclat qui doit en rejaillir sur le nom français aurait largement compensé les frais de la guerre, mais ces mêmes frais seront payés par la conquête. Un trésor considérable existe dans la Casbah ; une commission composée par M. le chef intendant de l’armée, de M. le général Tholosé et de M. le payeur-général, est chargée par le général en chef d’en faire l’inventaire ; dès aujourd’hui elle s’occupera de ce travail sans relâche, et bientôt le trésor conquis sur la régence ira enrichir le trésor français. Le comte de Bourmont ».

Comme on le voit, il n’est pas question du tout de « tapette à moucheron » et son ordre donnait l’ordre à ses soldats de se livrer au pillage général et systématique soit en d’autre terme au vol général et systématique pour le compte de l’état, pillage qui dure toujours de nos jours.

La conquête d’Alger est donc avant tout, le plus grand hold-up de l’Histoire, puisqu’il se poursuit de nos jours. Il faut donc revoir les livres d’histoire... et dire que toutes les richesses de l’Algérie sont toujours quotidiennement drainées hors du pays tandis que le peuple algérien vit dans la misère la plus totale. Ce fut donc l’un des plus grands crimes de l’histoire puisqu’il dure depuis 1830 soit bientôt deux siècles !

Rappelons que la côte barbaresque était déjà particulièrement riche à cette époque en corail et que l’Algérie exportait de la cire, des cuirs, de la laine et surtout des céréales. Aujourd’hui, il est un des principaux exportateurs de pétrole et de gaz et après avoir été l’un des greniers d’Afrique, le pays importe 75 % des produits alimentaires, l’eau est rationnée et les villes aussi.

Pour s’alimenter les algériens sont obligés de consommer ce qu’ils trouvent chez l’épicier et se lever tôt pour cette tâche, en plus des problèmes de logement et de santé. Le gouvernement algérien pratique la politique du ventre affamé à très vaste échelle alors que des dizaines de milliards de dollars des revenus pétroliers rentrent dans les caisses personnelles des dirigeants. Caisses qui se trouvent bien évidemment à l’étranger, et s’il arrivait malheur à ces dirigeants et bien 98% de cet argent passera directement au profit des pays dans lesquels cet argent se trouve.

En effet, en cas de « vol », c’est-à-dire l’expropriation par un moyen quelconque d’un bien ne vous appartenant pas, le commun des gens seront qualifiés de « voleurs » et encourront la « prison » mais dans les vols à très grande échelle, le mot « vol » est remplacé par « taxes », « frais », « commissions », par des gens intouchables qualifiés d’ « émissaires », de « représentants » ou d’« envoyés » à qui on déploie le tapis rouge. C’est là toute la justice de ce monde !  Qui vole un œuf va en prison et qui vole un bœuf à Matignon, dit le dicton !

 

 

Tapette à mouche qui valut la tuerie de trois millions d'Algériens

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Le dernier Régent d’Alger, le Dey Houssayn Pacha

Houssayn Ibn al-Hassan, le dernier des Deys, Régents d’Alger, naquit à Izmir en Turquie aux environs de 1773. Son père était un officier d’artillerie, ce qui explique son penchant naturel pour l’action militaire. Il reçut une formation spéciale et fut ensuite envoyé à Islamboul, dans une école privée, pour effectuer des études en tant que simple soldat.

Il exerça également, durant sa jeunesse, le commerce du tabac au point d’avoir reçu le titre de Khoudjah qui, en ottoman, signifie commerçant.

Par la suite, il gravit les échelons de la hiérarchie de l’armée, allant du grade de simple soldat à celui de spécialiste en artillerie. Il avait une parfaite connaissance des arts de la guerre. Mais, il fut également célèbre dès son enfance pour sa dévotion. En effet, il était doté d’une grande culture islamique, allant d’une connaissance parfaite du Qur’an à son attachement à se conformer aux prescriptions de la Shari’ah islamique.

Par la suite, les circonstances lui permirent d’être incorporé dans la milice d’Alger en tant que soldat dans la garde ottomane (odjak). Sa grande piété lui valut le respect des habitants et sa désignation en tant qu’Imam jusqu’à sa nomination en tant que gouverneur de province par le Dey ‘Omar Pacha qui lui confia l’administration des domaines nationaux en qualité de receveur des tributs dit « secrétaire des chevaux » (khoudja al-khayl). Il devint par la suite membre du conseil supérieur (diwan).

Houssayn Ibn al-Hassan était également connu pour ne prononcer aucun jugement sans en référer aux ‘Oulama (théologiens).

Sa nomination à la régence d’Alger eut lieu sur la base des recommandations faites par son prédécesseur, ‘Omar Pacha, avant sa mort en février 1818 et c’est le gendre de celui-ci, al-Hajj Mustapha Ibn Malik qui en informa le Dey Houssayn devant une assemblée de notables et théologiens. Suite à cela, il y eut une cérémonie pour le serment d’allégeance par les ministres, notables, théologiens ainsi que les nobles.

La nouvelle se répandit ensuite parmi la population qui l’accueillit favorablement, au mois de Rabi’ Thani de l’année 1233 de l’Hégire (1 mars 1818). Elle fut suivie d’une correspondance officielle adressée à la Porte Sublime. La réponse favorable du Sultan ottoman Mahmoud II fut entérinée par un décret de nomination.

Après l’officialisation de sa nomination, le Dey Houssayn Ibn al-Hassan entama ses missions par l’édification de la province d’Alger à travers l’organisation de l’administration, la réforme de l’armée notamment la flotte maritime, vu qu’il mit en place une unité de fabrication de navires qu’il dota de tous les moyens nécessaires.

Par ailleurs, la vie économique connut une amélioration notable, parallèlement à l’intérêt qu’il portait à la vie culturelle et sociale.

 

Cette puissance en évolution constante amena les pays européens à envisager de frapper l’Algérie afin de détruire sa puissance, notamment après l’affaiblissement de l’état ottoman.

C’est ainsi que l’Algérie fut le pays arabe visé dans le bassin méditerranéen et c’est ainsi que la France s’empressa de coloniser l’Algérie en 1830.

Ceci poussa le Dey Houssayn à choisir l’exil. Après avoir séjourné durant trois ans dans la ville italienne de Livourne de 1830 à 1833, il s’installa définitivement à Alexandrie à partir de septembre 1833 jusqu’en 1838, date de sa mort à l’âge de 73 ans.

 

 

L’occupation

 

L’Algérie fut occupée par la France en 1246 de l’Hégire (1830) et cette occupation engendra une forte réaction de rejet par les Algériens et un grand nombre de mouvements de résistance virent le jour dans les parties différentes du pays.

Dans la province de Constantine, le gouverneur, Ahmad Bey, se leva aussi et refusa d’admettre la suzeraineté des envahisseurs. Les gens de Tilimsen demandèrent de l’aide au Sultan du Maroc qui envoya une force à Tilimsen.

 

Au départ, la politique des Français consistait juste à une occupation limitée qui leur permettrait de voler toutes les richesses algériennes et ils envisagèrent même, au cas où les algériens refuseraient de reconnaitre le pouvoir Français, de leur laisser avoir leur propre gouvernement. Mais bientôt l’horrible, terrifiante et infâme colonisation allait s’étendre sur tout le territoire et deux tiers de la population civile sera gaiement massacrée par l’armée Française. Femmes, enfants, vieillards et même troupeaux, tout sera systématiquement massacré, détruit, brulé, enfumé, violé, torturé, brutalisé.

Les Français utiliseront bien avant Hitler le principe des chambres à gaz en « enfumant » des tribus entières y compris leurs troupeaux comme nous allons le voir. Après avoir traduit 2000 pages sur l’Histoire des Musulmans, je n’ai trouvé nulle part une telle brutale sauvagerie même chez les maudits ismaéliens et qarmates !

 

 

La résistance algérienne

 

La signature du Traité de Reddition par le Dey Houssayn, après l’occupation du 5 juillet 1830 de la capitale algérienne par les Français, entraina rapidement une résistance populaire générale pour affronter l’ennemi et lui résister par la force des armes, suite aux préjudices subis par les habitants de la capitale en plus des biens privés et publics saisis et des lieux de culte. Ce sont en général les chefs religieux locaux qui se levèrent et appelèrent les gens à se lever pour stopper l’expansion menaçante de l’ennemi qui visait les plaines de la Mitidja[1],  avec ses richesses agricoles et pastorales.

Ainsi, en plusieurs étapes, les habitants opposèrent aux forces coloniales une farouche résistance armée qui mobilisa toutes les couches de la population, répondant ainsi à l’appel de notables locaux de la Mitidja qui invitaient la population à coordonner ses efforts pour résister à l’envahisseur et lui interdire de s’étendre à travers le pays.

Durant la première étape, l’un des Shouyoukh les plus célèbres de la résistance fut le Sheikh al-Hajj Sidi Sa’di, réputé pour sa bravoure et Muhammad Benza’moum.

Le premier affrontement eut lieu lorsque l’ennemi lanca une offensive contre la ville de Blida, le 23 juillet 1830, afin de briser le siège de la ville d’Alger. Les Musulmans repoussèrent l’armée des mécréants et firent échouer la première tentative d’occupation française de la ville de Blida.

Les offensives des mécréants se succédèrent sur les villes stratégiques de la plaine de la Mitidja, Blida, Koléa, Souq ‘Ali, qui recoururent à tous les moyens de dissuasion et de persuasion comme les massacres de Blida perpétré par Clauzel et de la tribu des Aoufia par Rovigo. Et en dépit de ces brutales sauvageries et la multiplication des offensives militaires, les envahisseurs ne purent imposer leur autorité sur la plaine de la Mitidja qu’après la bataille d’Oued al-Alleug.



[1] La Mitidja est une plaine située dans l’arrière-pays d’Alger d’environ 100 km de longueur et de 2 à 18 km de largeur, orientée parallèlement au relief côtier, elle est limitée à l’est par l’oued Boudouaou, à l’ouest par l’oued Nador, et bordée par deux reliefs élevés, les collines du Sahel algérois et au sud, par Jabal Bouzegza et les monts de l’Atlas blidéen. La plaine traverse la wilaya de Tipaza, la wilaya de Blida, la wilaya d’Alger et la wilaya de Boumerdès. C’est une région qui possède un grand potentiel agricole et un très grand nombre de tribus furent expulsés de leurs terres lors de l’invasion française de l’Algérie et expatriées vers la Nouvelle-Calédonie et d’autre lieux, aux profits des colons.