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			Le Jihad 
			tunisien entre 1914 et 1918 
			
			
			
			Ce chapitre sur le Jihad en Tunisie et Libye est extrait du 
			livre de Mahmoud ‘Abdel Moula « al-jihad at-tounsi al-libi dod 
			al-isti’mar 1914-1918 ». Les extraits entre guillemets des 
			opérations militaires sont les rapports officiels français sur les 
			évènements.
			
			
			Rappelons que la guerre (1914-1918) avait dressé les uns contre les 
			autres la presque totalité des pays européens, leurs colonies, ainsi 
			qu’un grand nombre de nations asiatiques et américaines. Ces 
			millions d’individus qui se battaient sur les trois continents de 
			1’ancien monde, sur les mers qui les entourent et même dans les 
			airs, se divisaient en deux camps: les états de 1’alliance et les 
			états de 1’entente ainsi que leurs associés.
			
			L’alliance était composée des empires allemand, austro-hongrois et 
			ottoman et du royaume de Bulgarie. Quant aux pays de 1’entente, ils 
			comprenaient au début l’Angleterre, la France, la Russie, l’Italie, 
			la Serbie, le Monténégro, la Belgique auxquels se joignirent par la 
			suite le Portugal, la Roumanie, la Grèce, le Japon, les Etats-Unis 
			d’Amérique et le Brésil. Les dominions britanniques, comme le 
			Canada, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, des 
			états considérables, riches et quasi-indépendants faisaient cause 
			commune avec la Métropole.
			
			Les pays de 1’alliance, qui avaient à lutter contre les principales 
			nations du monde, semblaient avoir le dessus au cours des trois et 
			demie premières années de la guerre : non seulement ils avaient 
			envahi le nord-est de la France, toute la Belgique, la Serbie et la 
			Roumanie, mais encore réussi à mettre la Russie hors de combat (fin 
			1917 et commencement de 1918). Or, quelques mois avant 
			l’effondrement de cette dernière puissance, les Etats-Unis 
			d’Amérique s’engageaient dans la guerre aux côtés de 1’entente (au 
			début de 1917), ce qui rétablit la situation compromise par la 
			suppression du facteur russe On sait que durant les deux premières 
			années de la guerre, le panislamisme gagnait du terrain en Afrique 
			et en Asie. La Turquie restait souveraine incontestablement des 
			détroits ; elle était désormais en contact avec l’Allemagne qui la 
			ravitaillait.
			
			Les années suivantes apportèrent quelques succès frappants aux 
			armées ottomanes, notamment la défaite de l’expédition de 
			débarquement alliée à Gallipoli (avril 1915 - janvier 1916) qui 
			empêcha la perte de la capitale, Istanbul, et l’ouverture de 
			communications entre les alliés occidentaux et les fronts russes en 
			retraite, la victoire de Qout al-‘Amara et l’avance contre les 
			Russes en 1917. Mais quelques mois après l’engagement des U.S.A. aux 
			côtés de 1’entente, la guerre tournera le dos aux Turco-Allemands et 
			sa péripétie finira comme on le sait.
			
			
			L’importance du rôle joué par les tribus qui se soulevèrent dans le 
			Sud-Tunisien eut un impact sur l’évolution du mouvement de 
			libération nationale en Tunisie.
			
			L’Afrique du Nord-est constituait un couloir qui, dans le plan 
			panislamique de 1914, devait mener les troupes turques de l’Egypte 
			dans l’Afrique du Nord. Le panislamisme trouvait là un terrain 
			favorable, par suite de l’alliance des autochtones de l’ordre 
			as-Sanoussiyah avec les Turcs, qui communiquaient facilement avec 
			l’Afrique par embarcations ou sous-marins.
			
			
			En Tunisie et en Tripolitaine, l’appel pour le Jihad trouva 
			un terrain bien préparé en s’adressant à la population ayant tout à 
			gagner dans une insurrection. 
			
			
			
			
			
			Proclamation du 
			Jihad par 
			les Ottomans
			
			
			
			Le gouvernement ottoman proclama le Jihad officiellement le 
			21 novembre 1914 lors d’une cérémonie avec tous les apparats à la 
			mosquée du Conquérant Muhammad al-Fatih à Istanbul. La 
			proclamation qui devait aller jusqu’aux confins du monde entier 
			réveiller la conscience islamique, était revêtue de la signature du 
			Sheikh al-Islam en fonction et de ses trois prédécesseurs, ainsi que 
			de celles de vingt-trois personnages parmi les plus réputés aux yeux 
			des Musulmans pour leur autorité et leur érudition. 
			
			Imprimée dans toutes les langues parlées par les peuples musulmans 
			et même les langues européennes, cette proclamation de Jihad 
			fut diffusée à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Ses 
			termes furent commentés dans plusieurs brochures de propagande 
			anonymes et d’un ton beaucoup plus violent. Les Imams étaient 
			invités à prêcher dans les mosquées sur le même sujet et les adeptes 
			des confréries musulmanes exécutèrent les tournées de prédication 
			
			Des missions secrètes turco-allemandes furent envoyées dans tous les 
			pays d’Islam. Les envois de fonds et d’armes s’organisèrent en 
			particulier entre l’Irak et l’Afghanistan, de la côte du Hijaz 
			à la côte égyptienne de la Mer Rouge, de Beyrouth à la 
			Tripolitaine (Lybie) et au Sud-Tunisien.
			
			Proclamation :
			
			« L’Europe centrale n’a pu échapper aux calamités déchaînées dans le 
			Proche et l’Extrême-Orient par le gouvernement moscovite qui, 
			s’efforçant d’anéantir les bienfaits de l’indépendance céleste, 
			présent pour les nations et les peuples, n’a d’autre but que 
			d’asservir l’humanité, et qui, depuis des siècles, s’est montré 
			l’ennemi cruel et acharné de la félicité humaine, entraînant cette 
			fois dans la guerre générale les gouvernements anglais et français 
			dont l’orgueil national à pour suprêmes délices l’asservissement du 
			milliers de Musulmans et qui, tout en nourrissant l’ignoble 
			aspiration d’assouvir leur convoitise en ravissant la liberté aux 
			populations soumises à leur tyrannique et illégitime domination, 
			n’ont jamais cessé de manifester la haine invétérée qui 1es pousse à 
			ébranler et à affaiblir le plus possible le Khalifah, parce que ce 
			haut pouvoir constitue le soutien du monde musulman et la force de 
			l’Islam.
			
			Le gouvernement oppresseur qui porte le nom de Triple Entente a non 
			seulement au cours du siècle dernier, ravi aux peuples musulmans des 
			Indes, de l’Asie Centrale et de la plupart des contrées africaines 
			leur indépendance politique, leur gouvernement et même leur liberté, 
			mais, depuis plus d’un demi-siècle, grâce au mutuel appui des trois 
			puissances qui le composent, il nous a fait perdre les plus 
			précieuses parties de l’empire ottoman. Enfin, à une époque plus 
			récente, hier pour ainsi dire, durant la guerre balkanique qu’il a 
			provoquée en encourageant et en protégeant nos voisins, il a été la 
			cause morale et matérielle de l’anéantissement de centaines de 
			milliers de Musulmans innocents, du viol de milliers de vierges 
			musulmanes et de la profanation fanatique des choses sacrées de 
			l’Islam, et il vient encore de susciter des complications du nature 
			à transformer le monde en un immense champ de bataille, s’efforçant 
			de répandre au cœur même du peuple de Muhammad les plus 
			ardentes étincelles de ce brasier de guerre et de massacres et 
			d’étouffer, ce qu’à Dieu ne plaise, les lumières de la foi divine.
			
			Il est évident que ceux qui persécutent la religion musulmane (œuvre 
			due à l’inspiration même du Créateur, dont l’homme est incapable de 
			comprendre la Toute-Puissance et la force de châtiment), pour le 
			bonheur de l’humanité dans cette vie et dans l’autre, seront tôt ou 
			tard les victimes du courroux céleste qui les écrasera moralement et 
			matériellement. Aussi le serviteur des deux Haram, calife des 
			Musulmans et commandeur des croyants, a-t-il considéré comme le plus 
			grand des devoirs du Khalifat musulman d’appeler les peuples 
			musulmans au Jihad, au combat dans la voie d’Allah, 
			conformément aux dispositions des Fatwa, afin de recourir à 
			toutes les mesures et à toutes les vaillances de la loi pour 
			préserver des atteintes immondes, avec l’aide divine, le tombeau du 
			Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), prunelle des yeux 
			des vrais croyants, Jérusalem, le siège du Khalifat, enfin 
			toutes les localités musulmanes où se trouvent des lieux 
			prophétiques ainsi que des sépultures des saints et des martyrs, et 
			de supplier le Tout-Puissant d’accorder sou concours vengeur pour 
			l’anéantissement des ennemis de l’Islam.
			
			Le Khalifat a appelé sous les armes, sans exception, tous les 
			sujets de vingt à quarante-cinq ans vivant sous son sceptre, et, 
			tout en concentrant aujourd’hui graduellement, sur les champs du 
			Jihad, l’armée et la flotte impériales, ainsi que les ‘Oulama, 
			les professeurs en théologie et les instituteurs qui jusqu’à ce jour 
			avaient consacré leur vie à la diffusion de l’instruction, les 
			étudiants en théologie et en science, espoirs de la religion et de 
			la nation, la plupart des fonctionnaires et les enfants de la 
			patrie, soutiens de familles miséreuses et de vieux parents, il a 
			donné à tous les croyants l’ordre de prendre part au Jihad et 
			d’y apporter le concours de leurs personnes et de leur bien.
			
			
			Par conséquent, conformément à la teneur des Fatwa, tous les 
			Musulmans exposés aux persécutions desdits états oppresseurs comme 
			en Crimée, en Kazan, au Turkestan, à Boukhara, à Khiva et aux Indes, 
			aux résidants en Chine, en Afghanistan, en Perse, en Afrique et dans 
			les autres contrées, doivent, de concert avec les Ottomans, 
			considérer comme le plus impérieux devoir religieux de participer au
			Jihad en corps et en biens, en méditant les versets du Noble
			Qur’an, de se soustraire ainsi aux supplices qui pourraient 
			les frapper dans ce monde et dans l’autre, pour mériter au 
			contraire, la félicité éternelle. Bien plus, considérant que nos 
			ennemis, en appelant sous les armes les Musulmans soumis à leur 
			domination en les envoyant contre, le Khalife ou ses alliés 
			et en les faisant tuer dans les zones les plus meurtrières des 
			champs de bataille de l’est et de l’ouest, ou en d’autres termes, en 
			commettant la vilenie, mille fois plus satanique de faire exécuter 
			leurs crimes contre la religion de l’Islam, par la main même des 
			vrais croyants, ourdissent ainsi la plus atroce des calamités qui 
			puissent atteindre des cœurs musulmans, le monde musulman ne doit 
			reculer devant aucun sacrifice pour mettre le plus tôt possible un 
			terme à cet affreux fléau et pour cela, confiant en Dieu, supporter 
			les plus dures contraintes. Les Musulmans qui s’empresseront de 
			prendre part au Jihad au nom de leur divine religion et qui 
			sacrifieront leur vie et leur bien pour l’élévation de la gloire de 
			la Shari’ah musulmane, pourront compter en tout sur 
			l’assistance de Dieu.
			
			
			O Peuple de Muhammad !
			
			Puisque, conformément au verset du Qur’an, il s’est formé un 
			peuple vertueux, digne de servir d’exemple au monde, doué qu’il est 
			de tous les mérites et de toutes les qualités que doit posséder le 
			genre humain, tous ceux qui professent cette sublime religion ayant 
			pour base l’unité et l’union, pour caractéristiques la science et le 
			travail, et pour objectif le droit et le bonheur de l’homme, 
			doivent, quels que soient la race, le pays et le gouvernement 
			auxquels ils appartiennent, se grouper sous l’étendard de Muhammad 
			(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), le cœur tourné vers Dieu 
			et la face vers la Ka’bah, vivre en une grande nation 
			confessionnelle n’ayant d’autre maitre que Dieu parce qu’elle porte 
			au front le signe sublime de la majesté éternelle, et se montrer 
			capables de résister aux oppresseurs et aux perturbateurs qui 
			veulent porter atteinte à leur grandeur.
			
			
			O Musulmans, fidèles serviteurs de Dieu
			
			Ceux qui prendront part au Jihad pour le bonheur et le salut 
			des croyants et qui reviendront vivants, jouiront du bonheur ; quant 
			à ceux qui y trouveront la mort, ils auront droit ou titre de 
			martyrs. Conformément à la promesse divine, ceux qui se sacrifient 
			pour la cause du droit auront la gloire et le bonheur ici-bas, le 
			Paradis là-haut.
			
			
			O Musulmans épris de gloire et de félicité, prêts à sacrifier votre 
			vie et vos biens, et à braver tous les périls et toutes les luttes 
			pour la défense du droit, groupez-vous, solidaires et unis, autour 
			du trône impérial, conformément à l’ordre du Très-Haut qui nous a 
			promis le bonheur en ce monde et dans l’autre, pressez d’une 
			étreinte commune le socle du Khalifat, et sachez qu’en ce 
			jour où notre état se trouve en guerre contre la Russie, la France, 
			l’Angleterre et leurs alliés, ennemis mortels de l’Islam, le 
			commandeur des croyants, Khalife des Musulmans, vous appelle 
			au Jihad.
			
			
			Combattants musulmans ! Avec l’aide de Dieu, vous vaincrez et 
			écraserez les ennemis de la religion et vous remplirez d’une joie 
			éternelle les cœurs musulmans, suivant la promisse divine.
			
			
			Signé : Ilaïri (Sheikh al-Islam), Zia ad-Din, Moussa Kiazim et 
			Essadd (anciens Sheikhs al-Islam), ‘Ali Haydar (fetva-emini), 
			Eumar Houloussi, etc. (les neuf cazaskiers), Ibrahim Aflia 
			(conseiller du Sheikh al-Islam), Houssayn Kiamil (président du 
			Conseil des Etudes théologiques), douze ‘Oulama supérieurs ». 
			
			Fin de la déclaration ottomane.
			
			
			
			
			La 
			vérité au sujet du Jihad
			
			
			
			Le 03 Novembre 1914, le Sheikh Salih ash-Sharif at-Tounsi, né 
			à Tunis en l’an 1285 de l’Hégire (1866), de formation zaytounienne 
			et décédé en 1920 en Suisse, écrivit ce document intitulé « La 
			vérité au sujet du Jihad ». L’auteur de cette brochure, 
			considéré par les autorités coloniales comme le plus dangereux des 
			émigrés maghrébins, exposa une conception moderne et défendue avec 
			vigueur, contrairement à une idée courante, le Jihad, selon 
			lui, n’est pas la lutte de tous les Musulmans contre tous les 
			Chrétiens, mais c’est une lutte de tous les Musulmans contre 
			certaines puissances ennemies de l’Islam, c’est-à-dire les ennemis 
			de la Turquie « bastion de l’Islam ». Il déclara en particulier que 
			la Turquie a pris rang parmi les puissances européennes et 
			chrétiennes, et qu’elle doit s’inspirer, par conséquent, à l’avenir, 
			du concept de l’utilité publique, il attaqua violemment la politique 
			pleine de « cynisme » de la France dans l’Afrique du Nord et veut 
			délivrer l’Algérie et la Tunisie. Il considéra le peuple allemand 
			comme l’ami et le protecteur de 1’empire ottoman - et par suite, de 
			l’Islam tout entier. Les ennemis de l’Islam sont : les Russes, les 
			Anglais et les Français ; c’est contre eux qu’il faut faire la 
			guerre. Le Jihad, dit-il, est aujourd’hui la lutte contre les 
			ennemis déclarés de la Turquie et de l’Islam aux côtés des amis 
			alliés de l’empire ottoman.
			
			
			Voici donc la brochure intitulée : « La vérité au sujet du Jihad 
			» :
			
			« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 
			
			Que Dieu soit loué pour l’unité et l’harmonie, adressons des prières 
			et les saluts à Son messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur 
			lui), afin qu’Il élève de plus en plus les sentiments nobles du 
			genre humain !
			
			Par cette courte missive j’ai expliqué la vraie signification du 
			Jihad des croyants d’après le dogme islamique, ainsi que son but 
			et sa valeur; j’ai fait comprendre quelques-uns de ses devoirs en me 
			basant sur le livre de Dieu, en prenant comme témoin la tradition de 
			Son messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et le dogme 
			des Imams les plus éminents qui ont puisé dans les mêmes sources.
			
			Mon intention est de réfuter tout ce qui pourrait inquiéter les âmes 
			de ceux qui n’arrivent pas à discerner la vraie nature de cette 
			guerre des mises en suspicion par les ennemis fourvoyants.
			
			Avec l’aide du Véritable que nous adorons, je me mets donc à ma 
			tâche, classant la matière en questions et réponses.
			
			
			Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 
			
			Question : Quelle est la vraie signification du Jihad dans 
			l’Islam?
			
			Réponse : Le Jihad d’après le dogme de l’Islam signifie deux 
			choses : la « grande guerre » et la « petite guerre ». 
			
			La grande guerre c’est la lutte contre sa propre âme, de la 
			détourner de la perdition pour lui faire reconnaître la bonne voie, 
			de lui donner le coloris de mœurs excellentes, de renverser les 
			passions basses, bref c’est l’élévation de l’âme de la vileté 
			bestiale à la hauteur angélique. 
			
			La petite guerre c’est le déploiement de toute énergie et de toute 
			force humaine ayant comme but l’anéantissement de tout ennemi de 
			l’Islam de ses biens et de sa vie. En parlant des ennemis de 
			l’Islam, tous ceux qui ont une autre croyance, n’y sont pas compris, 
			mais seulement ceux qui nous font la guerre à cause de notre 
			religion, ceux qui nous expulsent de nos domiciles s’emparant de 
			notre patrie ou bien contre ceux qui prêtent leur aide et secours à 
			nos ennemis, soit qu’ils le fassent en réalité ou qu’ils en aient 
			l’intention, comme par exemple les Russes, les Anglais et les 
			Français et tous ceux qui sont de leur parti. 
			
			Par contre, ceux qui ne nous combattent pas à cause de notre 
			religion et qui ne nous expulsent pas de nos domiciles, s’érigeant 
			en maître dans notre patrie, qu’ils soient des protégés fidèles et 
			de bonne foi ou bien des peuples avec lesquels nous sommes unis par 
			une alliance bien observée, ceux-là ne sont pas nos ennemis. C’est 
			notre devoir d’observer strictement cette alliance et d’être juste 
			et loyal envers nos alliés, de les défendre par tous nos moyens, 
			soit avec notre fortune, nos armes, nos bêtes et notre vie, afin de 
			ne former qu’une seule main levée contre notre ennemi et le leur et 
			de verser notre dernière goutte de sang pour atteindre ce but. Nous 
			ne devons même pas permettre un mot fâcheux sur qui que ce soit, qui 
			pourrait incommoder nos amis. En agissant ainsi, nous gagnerons 
			certainement l’amour de Dieu. Car Lui, le Sublime, a dit (60, 8/9): 
			« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables 
			envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne 
			vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. 
			Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont 
			combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à 
			votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les 
			injustes » et (9, 7) « Tant qu’ils sont droits envers vous, 
			soyez droits envers eux. Car Allah aime les pieux ». 
			
			Le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « 
			Prenez soin de votre mieux de vos protégés ! » 
			
			Le grand savant ash-Shihab al-Qarafi a dit dans ses « fourouq » : 
			« Sera privé de la protection de Dieu, de Son messager (Saluts et 
			Bénédictions d’Allah sur lui) et de la religion islamique celui qui 
			manquera à ceux qui se sont confédérés avec nous par une seule 
			parole fâcheuse ou par calomnie de leur réputation ; de même qui 
			commet de telles choses ignobles, qu’il le fasse lui-même ou qu’il y 
			prête son aide ».
			
			Le grand Imam Ibn Hazm a dit dans son livre « maratib 
			al-idjma’ » : « Si des non-musulmans attaquent celui qui nous 
			est allié, il est notre devoir d’aller les combattre avec tous nos 
			montures et toutes nos armes et de laisser même notre vie pour la 
			sauvegarde de ceux qui jouissent de la protection de Dieu et de 
			l’Islam ». 
			
			Le résultat de ces versets du Qur’an, des traditions (ahadith) 
			et des sentences du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur 
			lui) fait preuve que le Jihad n’est pas identique à 
			l’homicide de tous ceux qui ont une autre confession et n’oblige ni 
			à la brutalité envers les femmes, les enfants et les vieillards, ni 
			aux incendies, aux pillages et à la dévastation des pays. Appeler de 
			telles choses « Jihad » de l’Islam, comme le proclament 
			quelques nations barbares, les Français, les Anglais et les Russes, 
			est un mensonge et une diffamation du monde islamique, ayant pour 
			but d’exciter la haine des ignorants contre l’Islam. 
			
			Le « Jihad », d’après notre intuition, c’est plutôt le 
			déploiement de toutes nos forces afin de tuer nos ennemis et les 
			ennemis de notre patrie, comme c’est l’habitude de toute nation 
			civilisée désirant vivre en dignité et liberté.
			
			
			Question : Quel est l’avantage du Jihad de l’Islam et quel 
			est son but ?
			
			Réponse : L’avantage du Jihad est la résistance contre toutes 
			confusions venant de l’ennemi, c’est l’élévation de la parole de la 
			vérité, de la parole de Dieu et de Sa religion. 
			
			La preuve de cette phrase en est que l’ennemi barbare, tel que les 
			Anglais, les Russes et les Français, après avoir conquis un pays, 
			amène la confusion dans sa situation économique en attirant à lui 
			toute industrie, le commerce et l’agriculture, ainsi que toute autre 
			ressource de gain en expropriant de force les propriétés de ses 
			habitants, en tourmentant le peuple par des impôts pesants et en le 
			laissant dans l’extrême degré de pauvreté, après s’en être servi, 
			comme on se sert, pour ainsi dire, des ânes et des vaches. Ils 
			profitent du travail de ses mains, de la sueur de son front, lui 
			offrant pour récompense une miette plus misérable que ce qu’ils 
			donnent à leur chien ou à leur âne. Par un procédé identique, ils 
			amènent la confusion dans sa religion. Ils détruisent les mosquées 
			et les transforment en partie en églises. Ils essaient de faire 
			disparaître le livre de Dieu parmi le peuple et ils aspirent à 
			extirper toute science religieuse ; ils abrogent la loi révélée et 
			la remplacent par de cruelles prescriptions du gouvernement, ils 
			s’emparent des livres religieux, ils dépouillent l’Islam de toutes 
			ses décorations extérieures et se mettent avec rage à corrompre les 
			mœurs des adolescents, des femmes et des ignorants. 
			
			Quand cependant ils remarquent que le peuple gronde à cause de ces 
			menées, qui sont tout à fait contraires à sa religion et à sa 
			manière d’envisager le monde, alors ils ragent contre le peuple et 
			ses chefs, ses savants et ses notabilités. Ils le poussent dans la 
			détresse et ils le forcent à adorer leur barbarie, à la considérer 
			comme sainte et même à s’en réjouir. C’est ainsi qu’ils lient 
			l’humiliation de la situation sociale à la ruine de la religion, de 
			la santé, de la convenance et de la gravité. Sans doute un tel 
			traitement du peuple islamique et de tout autre peuple doit être 
			considéré conforme au procédé de Satan et de ses complices. C’est la 
			religion du diable. Leurs partisans et leurs soutiens sont les amis 
			et les satellites de Satan. Et c’est justement ce chemin que les 
			Anglais, les Russes et les Français ont l’intention de prendre et 
			d’y entraîner le monde entier. Ils sont devenus esclaves de leurs 
			passions infâmes et compagnons de Satan. Mais le contraire de ces 
			procédés est la justice et la bienfaisance envers tout être humain, 
			l’observation minutieuse du droit de protection des alliés et de la 
			fidélité envers les confédérés à l’égard de la religion. C’est la 
			voie de Dieu et de sa religion et tous ceux qui la prennent sont les 
			fidèles du Miséricordieux. Tout cela est écrit dans le Qur’an 
			Sublime. Dieu a dit (2, 193): « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il 
			n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à 
			Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les 
			injustes ». Il a dit aussi (4, 76): « Les croyants combattent 
			dans la voie d’Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le 
			sentier du Taghout. Eh bien, combattez les alliés de Diable, car la 
			ruse du Diable est certes, faible » ; c’est-à-dire : ceux qui 
			donnent créance à la vérité et qui agissent en conséquence en 
			défendant la vérité, ceux-ci combattent sur la voie de Dieu, parce 
			que la vérité est divine et c’est Dieu qui l’a ordonné ; par contre 
			ceux qui nient la vérité, qui la voilent par leurs frivolités et qui 
			défendent la vanité, ceux-là combattent sur le chemin de Satan, 
			puisque la vanité forme un élément de Satan, puisque c’est lui qui 
			l’insinue aux hommes et qui les pousse vers elle. Donc combattez les 
			partisans et les complices de Satan, car la force de Satan n’est que 
			caduque et la vérité doit absolument remporter la victoire sur elle. 
			
			Il en résulte que le Jihad d’après notre croyance signifie la 
			guerre contre nos ennemis, contre les ennemis de la vérité et de 
			l’humanité, afin de contribuer à la victoire de la vérité et de 
			l’humanité. Cependant ce n’est pas une lutte contre tous ceux qui ne 
			correspondent pas à notre religion, ce n’est pas une guerre de 
			vengeance et de fanatisme religieux, comme nos ennemis prétendent et 
			le font eux-mêmes. Car Dieu a dit (2, 256) : « Nulle contrainte 
			en religion! Car la bonne voie s’est distingué de l’égarement ».
			De plus, Il a dit (109, 6) : « A vous votre religion, et à 
			moi ma religion ». Cela vous révèle qu’il faut absolument 
			étendre le Jihad jusqu’à l’anéantissement complet de la force 
			ennemie, afin qu’en même temps que nos alliés nous soyons préservés 
			de la confusion et que la paix en faveur du droit et de ses aides 
			soit garantie pour toujours. Dieu est notre secours et notre appui !
			
			
			Question : Qu’est-ce qu’il faut dire de la guerre contre ces 
			ennemis, quand ils deviennent arrogants et nous attaquent ?
			
			Réponse : Si l’ennemi tel que les Français, les Anglais, les Russes 
			et leurs compagnons nous attaquent, c’est le devoir individuel de 
			tout musulman de se joindre à la défense, à la lutte obligatoire 
			contre l’agresseur, qu’il soit homme ou femme, grand ou petit, âgé 
			ou jeune, marié ou non, qu’il monte à cheval ou non. Un individu ou 
			un groupe qui reste infidèlement en arrière, s’expose à la peine 
			douloureuse de l’autre monde, à l’exclusion du monde de béatitude ; 
			il sera remplacé par un autre qui aime le bon Dieu, qui en est aimé 
			et qui combattra sur la voie de Dieu. Le bon Dieu dit en grondant 
			tous ceux qui en de telles circonstances restent à la maison au lieu 
			de marcher au combat : « Ô vous qui croyez ! Qu’avez-vous ? 
			Lorsque l’on vous a dit : Elancez-vous dans la voie d’Allah ; vous 
			vous êtes appesantis sur la terre. La vie présente vous agrée-t-elle 
			plus que l’au-delà ? - Or, la jouissance de la vie présente ne sera 
			que peu de chose, comparée à l’au-delà Si vous ne vous lancez pas au 
			combat, Il vous châtiera d’un châtiment douloureux et vous 
			remplacera par un autre peuple. Vous ne Lui nuirez en rien. Et Allah 
			est Omnipotent ! » 
			
			Le bon Dieu dit aussi (9, 38-39,41): « Légers ou lourds, 
			lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens et vos personnes 
			dans la voie d’Allah. Cela est meilleur pour vous, si vous saviez 
			» ; le mode impératif « lancez-vous au combat » désigne le 
			devoir. Sous la désignation « légers », Il entend les jeunes 
			gens, les célibataires et les cavaliers ; sous celle de « lourds 
			» par contre les vieux, les pères de famille et ceux qui ne sont pas 
			cavaliers. Voilà le résultat : En ce moment la guerre est un devoir 
			incontestable pour tout le monde islamique à l’est et à l’ouest, 
			hommes et femmes, vieux et jeunes, célibataires et mariés. Celui qui 
			reste en arrière s’expose indispensablement à de douloureuses 
			punitions dans ce monde et dans l’autre. C’est un devoir du monde 
			entier islamique de se lever sans exception et de suivre le drapeau 
			du calife de la famille sublime d’Osman et de s’assembler avec ses 
			alliés fidèles, les Allemands et tous ceux qui les suivent. Tous 
			doivent faire ce Jihad afin de délivrer le genre humain des 
			ruses de ces impertinents, Anglais, Français et Russes, qui ont 
			condamné le genre humain et spécialement le monde islamique à 
			l’extermination et qui conspirent à l’esclavage de tout le monde 
			sauf d’eux-mêmes, en faveur de l’injustice. Mais « Il n’y a de 
			victoire que de la part d’Allah ». (8, 10).
			
			
			Question : Quels sont les devoirs du combattant sur la voie du bon 
			Dieu ?
			
			Réponse : Les devoirs du combattant sur la voie du bon Dieu sont les 
			suivants : 
			
			Le devoir principal c’est la vaillance, c’est-à-dire de marcher en 
			tête contre l’ennemi, c’est la patience et la persistance contre 
			l’ennemi, c’est de savoir endurer les peines du voyage, la soif et 
			la faim, la chaleur et froid ; en plus de savoir supporter les 
			pertes et de souffrir avec indulgence les étourderies des 
			compagnons. La persistance c’est de savoir surpasser l’ennemi en 
			patience comme en ténacité, afin d’en triompher et si ce n’était que 
			pour la durée d’une minute, pour le forcer à fuir en vaincu. Le 
			proverbe dit pourtant : « La vaillance c’est la patience d’un moment 
			». Le bon Dieu dit (3, 200) : « Ô les croyants ! Soyez endurants. 
			Incitez-vous à l’endurance. Luttez constamment (contre l’ennemi) et 
			craignez Allah, afin que vous réussissiez ! » 
			
			Le Qur’an Sublime nous a aussi stimulé à atteindre la vraie 
			vaillance. Il nous a fait connaître le degré de notre effort ainsi 
			que la philosophie de la vaillance, tout ça de manière à transformer 
			le lâche en vaillant. Que nous soyons les assaillants ou les 
			assaillis, la stimulation à la véritable vaillance nous apprend qu’à 
			la rencontre, il n’est absolument pas permis de tourner le dos à 
			l’ennemi, à l’exception de deux cas : en employant une ruse : 
			faisant mine de fuir afin de tromper l’ennemi nous nous retournons 
			et nous nous lançons aussitôt sur lui ; ou bien si les circonstances 
			l’exigent, nous pouvons nous attacher à une autre unité de l’armée. 
			Mais il est absolument interdit de tourner le dos à l’ennemi pour la 
			fuite. Celui qui s’en rend coupable, soupirera sous la colère de 
			Dieu et de ses créatures ; son domicile dans ce monde sera le 
			purgatoire de la bassesse et de la pauvreté, dans l’autre monde 
			celui de la peine éternelle. Voyons ce que dit le Livre Sublime de 
			Dieu (8, 15/6) : « Ô vous qui croyez quand vous rencontrez 
			(l’armée) des mécréants en marche, ne leur tournez point le dos. 
			Quiconque, ce jour-là, leur tourne le dos, - à moins que ce soit par 
			tactique de combat, ou pour rallier un autre groupe, - celui-là 
			encourt la colère d’Allah et son refuge sera l’Enfer. Et quelle 
			mauvaise destination ! » Le degré de la vaillance nécessaire est 
			aussi indiqué dans le livre sublime ; c’est de résister patiemment à 
			un ennemi dix fois plus nombreux que nous. Le bon Dieu dit (8,66) : 
			« S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront 
			deux-cents ; et s’il s’en trouve cent, ils vaincront mille 
			mécréants, car ce sont vraiment des gens qui ne comprennent pas 
			». 
			
			La tradition divine nous démontre qu’au nombre de douze-mille hommes 
			en pleine concorde c’est notre devoir de résister à l’ennemi aussi 
			nombreux qu’il soit. Le bon Dieu nous a montré également par Son 
			Livre Sublime que ni la mort des camarades ni la perte des biens ne 
			doivent troubler le courage islamique. Le musulman s’accuse lui-même 
			de la défectuosité, du péché, de l’excès, des angoisses mortelles, 
			s’il est frappé de pertes et de défaites. Il se détournera pénitent 
			vers Dieu et deviendra plus énergique par la dévotion. 
			
			La victoire, la préséance dans ce monde et la riche récompense dans 
			l’autre monde seront l’effet de cette énergie et de l’observation 
			des exhortations du bon Dieu l’Omniscient et le Sage. Par contre le 
			manque d’énergie, l’observation des conseils ennemis et la surprise 
			par sa ruse vous amèneront la défaite et la ruine. Le bon Dieu dit 
			(3, 146/149): « Combien de prophètes ont combattu, en compagnie 
			de beaucoup de disciples, ceux-ci ne fléchirent pas à cause de ce 
			qui les atteignit dans la voie d’Allah. Ils ne faiblirent pas et ils 
			ne cédèrent point. Et Allah aime les endurants. Et ils n’eurent que 
			cette parole : « Seigneur, pardonne-nous nos péchés ainsi que nos 
			excès dans nos comportements, affermis nos pas et donne-nous la 
			victoire sur les gens mécréants ». Allah, donc, leur donna la 
			récompense d’ici-bas, ainsi que la belle récompense de l’au-delà. Et 
			Allah aime les gens bienfaisants. Ô les croyants ! Si vous obéissez 
			à ceux qui ne croient pas, ils vous feront retourner en arrière. Et 
			vous reviendrez perdants ». 
			
			Comme philosophie de la vaillance, Dieu a proclamé Lui-même d’être 
			persévérant devant l’ennemi. En plus Il a déclaré que les 
			souffrances du champ de bataille ainsi que ses douleurs et ses 
			chagrins sont répartis également sur nous et notre ennemi. Pourquoi 
			possèderait-il la persévérance et nous pas ? Pourquoi serait-il 
			patient et nous pas ? Et pourtant nous espérons le martyr qu’il 
			n’aura jamais à espérer, ainsi que la vie éternelle qu’il ne sent 
			même pas. C’est donc nous qui sommes plus dignes que lui de la 
			victoire éternelle. Dieu dit (4, 104): « Ne faiblissez pas dans 
			la poursuite du peuple [ennemi]. Si vous souffrez, lui aussi souffre 
			comme vous souffrez, tandis que vous espérez d’Allah ce qu’il 
			n’espère pas. Allah est Omniscient et Sage ». (3, 140) : « Si 
			une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi l’ennemi. 
			Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les 
			gens, afin qu’Allah reconnaisse ceux qui ont cru, et qu’Il choisisse 
			parmi vous des martyrs - et Allah n’aime pas les injustes ». 
			
			Le sens bref du discours est que Dieu nous a ordonné de combattre 
			nos ennemis à tout prix afin d’élever la parole divine, le Jihad, 
			même si tous s’assemblaient contre nous. Il nous a garanti la 
			victoire selon notre persévérance. Dieu a dit (9, 5) : « Tuez les 
			associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et 
			guettez-les dans toute embuscade ! » 
			
			Le second devoir est la confiance en Dieu. Le bon Dieu dit (65, 3) : 
			« Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui 
			suffit. Allah atteint ce qu’Il Se propose ». 
			(8, 10) : « Il n’y a de victoire que de la part d’Allah. 
			Allah est Puissant est Sage », en outre cette conviction est la 
			conviction que Dieu remplira en tout cas Sa promesse de nous 
			attribuer la victoire, si nous tenons ferme en face de l’ennemi et 
			que nous obéissons à ses ordres. 
			
			Enfin nous devons observer d’une manière parfaite les moyens par 
			lesquels nous aurons le triomphe sur notre ennemi, toujours en 
			raison de nos forces. Ainsi que Dieu a dit (47, 7): « Ô vous qui 
			croyez ! Si vous faites triompher (la cause d’) Allah, Il vous fera 
			triompher et raffermira vos pas ».
			
			Le troisième devoir est que le combattant ait l’intention de parer 
			par le Jihad, la confusion produite par l’ennemi, de se 
			défendre contre la conquête de notre patrie et de celle de nos 
			alliés, de libérer le monde islamique entier de ses mains, d’élever 
			la parole de la vérité et de vaincre la parole de la vanité, en 
			agissant d’après la parole de Dieu (8, 39) : « Et combattez-les 
			jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion 
			soit entièrement à Allah ». 
			
			Le combattant de la vraie croyance doit se garder de la vengeance 
			personnelle et de l’apaisement illégal de sa passion, de sorte qu’il 
			se mette hors du cercle de la justice. Car de telles choses sont de 
			la cupidité et de la convoitise. La nature des croyants est qu’ils 
			s’élèvent pour la gloire de Dieu et non pour le plaisir. Dieu dit 
			(5, 8): « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) 
			envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour 
			un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : 
			cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est 
			certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ». 
			C’est-à-dire : Que vos actions soient entièrement en faveur de Dieu 
			et non en faveur du plaisir. Que la véhémence de la haine entre vous 
			et vos ennemis ne vous rende pas injuste. La justice est d’autant 
			plus un devoir pour vous, puisqu’elle occupe une place énorme dans 
			la piété. Donc la loi ne permet pas de mutiler l’ennemi et de tuer 
			les femmes et les enfants, sauf le cas où elles prennent part au 
			combat armées comme un homme. En plus il est interdit de tuer les 
			malades, les vieillards infirmes, les aveugles, les idiots, les 
			ermites, sauf le cas où ils prennent part à la guerre comme 
			conseillers. En outre est interdit le détournement, c’est-à-dire il 
			est défendu d’enlever la moindre chose du butin avant que celui-ci 
			ne soit ramassé et vérifié, à l’exception de nourriture, d’une bête 
			à monter, d’un habit ou d’une arme restituée après s’en être servi 
			suffisamment. Enfin le combattant est tenu absolument à rendre tout 
			ce qui est resté.
			
			Le quatrième devoir est la constance à louer Dieu à la rencontre de 
			l’ennemi, implorant Son secours, de Le supplier de nous accorder la 
			victoire ; car Il est notre espérance dans notre peine et c’est Lui 
			qui élève l’écrasé, s’il l’implore par les paroles: « Dieu est grand 
			! Dieu est grand ! Oh Dieu, soutenez nos pieds et donnez-nous la 
			victoire, meilleur des aides ! Oh Dieu, ébranlez le pied de l’ennemi 
			et remplissez son cœur de frayeur ! »
			
			Qu’il exerce tous ces devoirs avec zèle jusqu’à ce que Dieu lui 
			accorde la victoire. Le bon Dieu a dit (8, 45) : « Ô vous qui 
			croyez ! Lorsque vous rencontrez une troupe (ennemie), soyez fermes, 
			et invoquez beaucoup Allah afin de réussir ». 
			
			
			Le commandement appartient uniquement à Dieu. Et il n’y a de force 
			et de pouvoir que par Allah ».
			
			Ecrit par Salih ash-Sharif at-Tounsi, le serviteur de l’Islam 
			et le domestique le plus indigent du bon Dieu qui connaît très bien 
			ses faiblesses et ses défauts.
			
			Le 27 Dzoul Hijjah de l’année 1332 de l’Hégire (3 novembre 
			1914). »
			
			Fin de la lettre du Sheikh Salih ash-Sharif at-Tounsi.
			
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