Le deuxième Calife de l’Islam

'Omar Ibn al-Khattab (qu'Allah soit satisfait de lui)



 Sa Jeunesse

La mission du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) était encore à ses débuts. L'Islam était encore faible et sans aide vu que les chefs de La Mecque étaient contre le Prophète d'Allah (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui). Une nuit, se tenant debout devant la Ka’ba, perdu dans les pensées, le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) leva les mains et tourna les yeux vers le ciel:

- « O Allah ! Pria-t-il, renforce l'Islam avec l'un des deux hommes suivants : ‘Amr Ibn Hisham ou ‘Umar Ibn Khattab. »

Sa prière fut exaucée. Allah choisit ‘Umar pour servir l'Islam alors que ‘Amr Ibn Hisham, lui, mourut comme Abou Djahal (père de l'ignorance).

‘Umar devint un très grand pilier de l'Islam.

Agé de 12 ans de moins que le Prophète, fils de Khattab et de Khatma, ‘Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) était descendant de la branche des ‘Adi de Koreïches. Les Banou ‘Adi, très respectés, étaient les intermédiaires des Koreïches dans les pourparlers avec les autres tribus. Ils étaient aussi juges dans leurs querelles.

Très jeune ‘Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) s'entraîna aux méthodes de guerre, apprenant aussi comment parler au public et faisant toujours preuve d'un courage extraordinaire. Désireux de s'instruire, il eu du succès dans tout ce qu'il entreprit. Toutes ces qualités lui firent une renommée depuis sa jeunesse. Il s'en alla vers d'autres territoires comme marchand, ces voyages lui apportant une large connaissance et une profonde compréhension des hommes.



Son acceptation à l’Islam

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) avait 27 ans lorsque le Prophète commença sa Mission. Le jeune ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut un de ceux qui ne se souciaient pas d'écouter le Message de l'Islam. Il était pour l'ancienne manière de vivre. Au fur et à mesure que les années passèrent, l'Islam progressait lentement, ce qui mit ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) en colère. Les gens qui avaient immédiatement accepté l'Islam ne sont jamais revenus à leur ancienne croyance. Une des servantes de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) devint musulmane. Il la frappa tant qu'il pût mais elle ne renonça pas à sa nouvelle religion.

Finalement, au cours de la sixième année de la Mission du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), un groupe de musulmans partit pour l'Abyssinie. Ce qui rendit furieux ‘Umar.

- « Voilà quelqu'un pensa-t-il qui a changé le peuple jusqu'à maintenant assez uni. Il est apparu, sépara le fils du père et le frère du frère. Maintenant, ses Compagnons sont en train d'émigrer. Certainement Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) est la cause de ce trouble. Je dois le tuer afin de mettre un terme à cette agitation. »

Avec cette résolution, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) prit son épée et partit. En cours de route, il rencontra un ami qui lui demanda la cause de son bouleversement. Il lui dit son intention.

- « Il serait mieux que vous regardiez chez vous » lui dit l'ami, votre soeur et son mari ont embrassé l'Islam. »

Ces paroles firent changer de direction à ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) très en colère. Il se dirigea tout droit vers la maison de sa soeur Fatima et frappa à la porte. Quelqu'un récitait le Coran à l'intérieur. Fatima fut terrifiée en entendant la voix de son frère. Après avoir caché les feuillets, elle alla lui ouvrir.

- Que récitiez-vous? demanda-t-il.

- Rien ! répondit sa soeur.

- « Comment rien ! Cria-t-il avec rage. Je viens de l'entendre. Je sais que vous deux avez embrassé l'Islam. »

Disant cela, il commença à frapper son beau-frère Sa’id. Fatima (Qu’Allah soit satisfait d’elle) lui dis : Fais de nous ce que tu veux ! »

La vue de la blessure de sa soeur le toucha profondément. Elle, si affectueuse ! Il doit y avoir sûrement une grande vérité dans le Coran qui a gagné son cœur innocent.

- Pouvez-vous me laisser regarder le Coran ? dit ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui).

- Avec le plus grand plaisir ! Lui répondit sa soeur.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) s'assit et étudia les quelques feuillets que lui montra sa soeur. Aussitôt, son visage changea de couleur. Sa colère se refroidit. La crainte d'Allah étreignit son coeur. Il pleura et déclara :

- « Certainement, ce sont là, les paroles d'Allah ! Je porte témoignage que Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), est le Messager d'Allah. »

Maintenant étant un autre homme, il se dirigea vers l'endroit où se trouvait le Prophète afin d'embrasser l'Islam.

Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), assis avec ses Compagnons, le vit venir. Il lui demanda :

- « O ‘Umar ! Qu’est-ce qui t'amène ici ? »

- « O Prophète d'Allah, je viens pour embrasser l'Islam. »

Grande fut la joie du Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) et de ses Compagnons. « Allah est très Grand » crièrent tous. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) ne fut pas longtemps un ennemi. Ce fut un grand jour pour l'Islam car un cruel ennemi se transforma en Dévoué Compagnon.



Le titre de Faruq

La conversion de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut très importante pour I’Islam. Jusqu'ici, les musulmans vivaient dans la crainte constante des infidèles. Certains d'entre eux n'ont même pas fait connaître leur foi aux gens. Ils ne pouvaient pas prier publiquement.

Tout cela changea lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) embrassa l'Islam.

D'abord il rassembla les chefs de La Mecque afin de leur déclarer qu'il est devenu musulman. Personne ne put lui prononcer un mot de reproche.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) conduisit un group de musulmans vers la Ka’ba alors qu'un autre groupe était conduit par Hamza (Qu’Allah soit satisfait de lui). Tous réunis, ils prièrent en congrégation dirigée par Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Ce fut la première prière de ce genre dite à la Ka’ba.

Lorsque les musulmans émigrèrent vers Médine, la même chose se reproduisit. La plupart quittèrent La Mecque secrètement, tel ne fut pas le cas de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui).

Prenant ses armes, il se dirigea vers la Ka’ba et pria. Les chefs de La Mecque l'observaient en silence. Après la prière, il leur cria: - « Je vais à Médine. Si quelqu'un d'entre vous désire m'arrêter, qu'il vienne me rencontrer dans la vallée ! »

En dépit de cet appel, personne n'osa l'arrêter. Tout cela le fit mériter le titre de Faruq. Faruq est celui qui agit différemment. Sa conversion fut très importante pour l'Islam et les musulmans.



Son dévouement au Messager d’Allah

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) trouvait au côté de Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) au cours de toutes les batailles et de toutes les expéditions. Grand était son amour pour Allah et son Prophète. Il ne permit jamais que les liens du sang ou de l'amitié ne gênent cet Amour.

Après la victoire de Badr, se posait la question des prisonniers de guerre. Le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) rechercha l'avis des Compagnons. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) proposa de les exécuter à l'épée, chaque prisonnier par son propre parent musulman. Après la défaite de Ouhoud, le Prophète et ses Compagnons se dirigèrent vers d'une colline toute proche. Khalid essaya de les attaquer. Mais ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui), avec un groupe de musulmans prit les devants et le repoussa.

Après la bataille Abou Soufian s'écria: - « Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) est-il en vie ? »

Le Prophète interdit à ses hommes de répondre.

Abou Soufian hurla de nouveau :

- « Muhammad, Abou Bakr et ‘Umar ? » Mais ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) ne put se taire plus longtemps.

- « O ennemi d'Allah ! Cria-t-il, nous sommes tous sains et sauf. »

A la prise de La Mecque, Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) fit jurer fidélité aux hommes ; II demanda à ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) d'en faire de même avec les femmes.

Hafsa (Qu’Allah soit satisfait d’elle), fille de ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) était l'une des femmes du Prophète. Il arriva que Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) se sépara de ses femmes. Pendant quelques semaines, il ne s'en alla chez aucune d'entre elles, s'enfermant dans sa chambre et ne parlant à personne. Un après-midi, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) l'appela. Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit qu'il ne pouvait faire entrer personne.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) cria :

- « Je ne suis pas venu parler de Hafsa (Qu’Allah soit satisfait de lui). Par Allah ! Si tu me l'ordonnes, je trancherai sa tête et l'amènerai à tes pieds. »

Entendant cela, le Prophète le fit entrer.

Les opinions d'‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) sur la plupart des choses étaient bonnes. Cela arrivait souvent qu'‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) disait une chose à propos de laquelle les autres Compagnons avaient un avis différent.

Très souvent, la Révélation Divine appuyait les vues d'‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui). Aussi, le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) prenait grande considération de ce qu'il disait. Une fois, le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) exprima cet égard en disant : « Si un Prophète devait venir après moi, cela aurait été certainement ‘Umar. »

Quand le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) prépara l'expédition de Tabouk, les gens apportèrent leur argent. ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui), lui, donna la moitié de ses biens. Par son dévouement, ‘Umar fut proche du Prophète. Mieux encore, le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) se maria à sa fille veuve Hafsa, vu que cette dernière risquait d'être veuve tout le reste de sa vie.

La mort du Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) causa un rude choc à ‘Umar. Il ne put le croire tant et si bien qu'il tirât l'épée et jurât qu'il couperait la tête à quiconque dirait que le Messager d'Allah était mort. Il fut accablé de douleur. - « Vivre sans le Prophète est impensable pensa-t-il. Et si le Prophète n'était plus, comme disent les gens, qu'adviendra-t-il de l'Islam et des musulmans ? » Ces sombres pensées lui enlevèrent toute raison.

C'est seulement lorsque Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui) lui rappela le clair verdict du Coran qu'il reprit ses sens.

Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui), pendant son Califat, se faisait aider par les conseils dé ‘Umar. Cela parce que le Prophète (Saluts et Bénédictions d'Allah sur lui) durant sa vie, donnait une grande importance aux dires de ‘Umar.



La Conquête de l’Iraq

Après Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui), Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut le chef des troupes musulmanes à Hira en Iraq. Une fois, il réussit à repousser une attaque ennemie Cependant, le bruit courait que, les Perses se préparaient pour un autre mauvais coup. Aussi Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) partit à Médine afin d'expliquer cela au Calife.

Un jour après que Mouthanna Ibn Harith (Qu’Allah soit satisfait de lui) eût atteint Médine, Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui) mourut.

Mais avant de mourir, il insista avec ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) pour qu'il dirige ses premières pensées vers l'Iraq.

Les gens des régions lointaines commençaient à affluer à Médine afin de prêter serment au nouveau Calife.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) profita de leur présence pour les inciter à participer à la Campagne Iraquienne. Mais la plupart considéraient que seul Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) pouvait faire face à l'ennemi. Le Calife enleva d'eux cette mauvaise idée que l'Islam ne pouvait rien faire sans un homme particulier, si grand qu'il soit.

Finalement, le chef bien connu des Banou Thaqif : Abou ‘Oubaid Thaqafi fut volontaire pour se battre pour la cause d'Allah. Son exemple fut suivi par beaucoup d'autres personnes.

Et c'est justement à Abou ‘Oubaid Thaqafi (Qu’Allah soit satisfait de lui) que fut confié le commandement des opérations iraquiennes.



Défaite de Jahan et de Narsi

Les défaites en Iraq ont désespéré les chefs de l'Iran. Les nobles laissèrent de côté leurs différents et se réunirent en conseil. Après beaucoup de réflexion, ils couronnèrent la princesse Pourane Doukt comme impératrice. Le célèbre et noble Roustom fut désigné comme ministre principal et général en chef.

Tout d'abord, il reprit les régions frontières tombées aux mains des musulmans. Ensuite, il envoya deux grandes armées sous ses habiles commandants Jahan un célèbre noble, et Narsi, un prince.

La première bataille de Abou ‘Oubaid fut menée contre Jahan à Namariq. Vaincu, Jahan, fut fait prisonnier par un soldat musulman. Ce dernier ne savait pas qui était son prisonnier.

- « Je suis un vieil homme, dit Jahan, laissez-moi m'en aller, je vous donnerai de l'argent. »

Le soldat fut d'accord.

Mais d’autres soldats identifièrent Jahan et le traînèrent devant Abou ‘Oubaid. Jahan lui raconta comment il fut libre. La plupart des soldats s’opposèrent. Mais Abou ‘Oubaid (Qu’Allah soit satisfait de lui) déclara :

- « Nous devons honorer la parole donnée par l'un d'entre nous. L'Islam ne permet pas de revenir sur sa parole. »

Alors, Jahan fut mis en liberté.

Les Perses qui fuyaient de Namariq rejoignirent l'armée de Narsi.

Mais ce dernier fut aussi vaincu. Ces deux victoires eurent un effet salutaire dans les régions frontières. Les nobles et les chefs de ces régions se présentèrent devant Abou ‘Oubaid pour prêter serment.



L'égalité en Islam

Quelques chefs des régions frontières apportèrent un repas bien préparé pour Abou ‘Oubaid.

- « Est-ce que ce genre de repas est pour moi seul ou pour l'armée entière ? » demanda-t-il.

- « Il est très difficile en un temps si court de préparer cette sorte de nourriture pour toute une armée ! » dirent-ils.

- « Très bien ! » répondit le Commandant musulman.

- « Ces hommes et moi sommes Compagnons pour répandre notre sang. Il m'est impossible de ne pas manger avec eux et je mange ce qu'ils mangent. »

Ce fut là, quelque chose de jamais entendu par ces chefs fiers qui utilisaient le mode de vie des Perses. Cette façon de vivre des musulmans les étonna.



La bataille du Pont

La défaite de Jahan et de Narsi inquiéta Roustom qui décida de réagir. Immédiatement, il rassembla une armée immense qu'il plaça sous le commandement de son plus brave général Bahman Jadouya. Ce dernier reçut le fameux Dourfash Kawayani ; le drapeau sacré de l'Iran que l'on utilisait seulement à des occasions très spéciales.

Au cours du mois de Cha’bane, Abou ‘Oubaid rencontra à nouveau l’armée perse sous le commandement de Bahman. L'Euphrate (nom d'un fleuve en Iraq) coulait entre les deux armées. Bahman demanda à Abou ‘Oubaid lequel d'entre eux le traverserait. Les chefs de l'armée musulmane voulaient rester sur cette rive. Mais, par suite de réflexion, Abou ‘Oubaid choisit de se battre de l'autre côté du fleuve.

Un pont fut construit et les musulmans traversèrent le fleuve. Là, ils se trouvèrent en désavantage. Le sol étant accidenté, l'armée ne pouvait pas se mouvoir librement.

En plus de cela, les Perses étaient protégés par un mur épais d'éléphants. Les chevaux des musulmans, ne les ayant jamais vus auparavant, furent paniques et devinrent difficiles à contrôler.

Voyant cela, Abou ‘Oubaid (Qu’Allah lui fasse miséricorde) demanda aux hommes de descendre de cheval. Avec leur épée, les hommes coupèrent la bride des chevaux et les tuèrent.

Mais les éléphants posaient encore un problème car ils piétinaient les hommes à mort. Un grand éléphant blanc qui conduisait le troupeau des éléphants devint bientôt une terreur Partout où il passait, les musulmans furent effrayés et leurs lignes rompues.

Abou ‘Oubaid décida de réagir. D'un coup d'épée, il trancha la trompe de l'animal. Aussitôt, la bête en colère le piétina mortellement. Son frère qui s'avançait en tenant l’étendard des musulmans rencontra la même fin ; de cette même façon moururent sept parents d’Abou ‘Oubaid (Qu’Allah soit satisfait d’eux et leur fasse miséricorde).

Alors l’armée musulmane chancela. Il y eut une ruée vers le pont. Mais ce dernier n'existait plus, car il avait été coupé par un jeune homme des banou Thaqif de peur que les musulmans ne prennent la fuite.

La situation était désespérée.

Mouthanna (qu'Allah soit satisfait de lui), maintenant chef, ordonna de reconstruire le pont. Pendant ce même temps, il retint l'ennemi. Mais l'armée musulmane avait subi une lourde perte. Presque quatre mille hommes périrent noyés. Seulement trois mille sur neuf mille purent être sauvés.



Préparation de la revanche

La défaite attrista ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui). Il fut aussi très touché pour les précieuses vies perdues. Il fit dire aux différentes tribus de se battre maintenant sous le commandement de Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui).

Ce dernier ne tarda pas à avoir assez d'hommes pour recommencer la bataille. Maintenant Roustom choisit Mehran pour combattre les musulmans. Ce général avait une grande expérience de la guerre arabe. Roustom était sûr que Mahran serait plus qu'un égal pour Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui). Pour l'être davantage, il mit sous son commandement douze mille hommes de la Garde Royale.

Les deux armées se rencontrèrent à Koufa. L'Euphrate coulait entre eux. Mehran demanda à Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) s'il le traverserait.

Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) refusa et les perses traversèrent le fleuve.

La bataille commença. Ce fut un combat farouche. Les perses étaient supérieurs en nombre. Mais les musulmans combattaient désespérément. Avec une étonnante hardiesse, ils pénètrent au coeur de l'armée perse.

Un jeune homme des Banou Taghlab identifia Mehran, courut vers lui, et lui trancha la tête. Ensiuite, il cria : - « Je suis un Banou Taghlab, le tuteur du commandant perse. »

Le désordre s'étendit dans l'armée perse. Il y eut une violente ruée vers le pont. Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) avait prévu cela. Il fut enlever le pont avant que l'ennemi ne le passe. Des milliers de perses, en fuite, se noyèrent. Pas moins de cent mille d'entre eux perdirent leur vie dans cette bataille.

La victoire musulmane fut complète. Tout l'Iraq et l'Euphrate étaient maintenant aux mains des musulmans.



Yezdgird couronné roi

La défaite avait beaucoup troublé les chefs de Perse. Les nobles se réunirent à nouveau en conseil.

- « La situation doit être sauvée ! Dirent-ils. Pour cela, aucun prix ne doit considéré comme trop élevé. »

Finalement, ils furent d'accord qu'une femme ne pouvait pas diriger les affaires de l'Etat. Ils la remplacèrent par un roi, jeune homme d'esprit de vingt-et-un ans du nom de Yezdgird. Le nouveau roi commença sa tâche en bon ordre, réorganisa l'armée, renforça les défenses frontières, incita les nobles à passer à l'action. Chacun en Iran, ressentit une nouvelle vague d’espoir. Certaines régions de i'Iraq, prises par les musulmans furent reprises. Lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) sut cela, il ordonna à Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) de se retirer de la frontière arabe.

Le Calife ne voulait pas risquer la vie de ses hommes.

Par conséquent, Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) réunit son armée et alla camper à Dhiqar, un avant poste arabe.

Tout l'Iraq revint à nouveau aux mains des perses.

Pendant une courte période, la Perse parut de nouveau puissante ayant repris tout ce qu'elle avait perdu. Le jeune Yezdgird sembla lui redonner son passé glorieux. Tous étaient unis dans la joie, mais cela fut pour une courte durée. Les événements à la frontière prenaient une tournure inquiétante.



La bataille de Qadissiya

Commençant les préparatifs, des ordres furent envoyés aux gouverneurs de choisir de braves guerriers, des généraux expérimentés, de bons orateurs et de les expédier vers la capitale. Bientôt, Médine fut rempli des meilleurs fils de l'Islam.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) voulait lui-même conduire l'armée ; Talha, Zoubair, Abdur Rahman et d'autres célèbres Compagnons étant désignés comme chefs des différents régiments.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) marcha à la tête de l'armée sur une distance de trois miles. Puis, il s'arrêta afin de décider si oui ou non, il devait prendre la tête de cette armée. L'opinion générale était pour, mais les vétérans (vieux soldats) dirent que c'était un risque car personne ne pouvait prédire le résultat de la bataille.

S'ils la perdaient, rien ne leur rendrait leur prestige et leur confiance. Finalement, le commandement fut confié à Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui), l'oncle maternel du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) retourna à Médine.

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) continua sa marche jusque Koufa. Là, il apprit la mort de

Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui). Le frère de Mouthanna, avec son armée de huit mille hommes se joignit à Sa’d et lui transmit des informations importantes que Mouthanna avait pu obtenir.

Tout en étant à Médine, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) pensait soigneusement aux plus petits détails de la Campagne et, transmettait constamment des instructions à Sa’d.

En ce qui concerne l'organisation de l'armée et sa halte à Qadissiya, c'est encore ‘Umar qui le décida. Ensuite, il étudia une carte détaillée de la région environnante. A la lumière de cette carte, il envoya de nouvelles instructions concernant les tactiques à utiliser.



Yezdgird entend des conversations étranges

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) reçut l'ordre qu'une offre de paix soit faite à l'ennemi avant que la bataille ne commence. Il choisit alors quatorze chefs de différentes tribus pour être les ambassadeurs de l'Islam.

Yezdgird tint sa Cour pour les recevoir. La Cour étant un miroir de pompe et de gloire, les Perses voulaient éblouir ces habitants du désert par le spectacle de leur splendeur. Mais les Musulmans se trouvaient n’être vêtus que de rudimentaires vêtements. Avec leurs châles du Yémen sur les épaules, leurs bottes de cuir, leurs fouets à la main, ils pénétrèrent fiers dans la Cour royale. Les courtisans et l’Empereur furent stupéfiés de la conduite intrépides de ces arabes.

Les pourparlers de paix commencèrent, Yezdgird demanda aux ambassadeurs ce qui les amenait dans son territoire. Na’man Ibn Maqram (Qu’Allah soit satisfait de lui), chef de la Délégation, s'avança et dit :

- « O roi ! Il n'y a pas longtemps, nous étions un peuple ignorant et sauvage.

Allah nous a donné Sa miséricorde en nous envoyant Son Prophète qui nous montra le Chemin de la Vérité. Il nous a appelés vers la bonne vie et nous a délivrés de tous les maux. Il avait dit que si nous acceptions son Message, nous serions heureux ici bas et aussi dans l'Autre Monde. Nous avons accepté son Message. Il nous a alors ordonnés de la transmettre aux peuples voisins. Ce Message est l'Islam, source de tous les Biens. L'Islam dit clairement ce qui est Bien et ce qui est Mal. »

- « O nobles d'Iran ! Nous vous appelons à la paix. Si vous l'acceptez, rien ne peut être mieux ! Nous vous laisserons le livre d'Allah qui sera votre guide. Vous n'aurez qu'à suivre ses Commandements. Dans le cas contraire, vous paierez la Jizya (l’impôt de capitulation) et serez sous notre surveillance. Nous vous assurerons qu'il n'y aura plus d'injustice, ni de mal dans votre pays. Si vous refusez cela aussi, l'épée devra alors décider. » Yezdgird avait écouté calmement ce discours ; puis il dit :

- « O arabes ! Il n'y a pas si longtemps, aucun peuple n'était aussi misérable que vous. Notre plus petite faveur vous était suffisante. A chaque fois que vous faisiez un mal, nous écrivions à un chef de frontière qui vous remettait en bon ordre (dans le bien). Je vous conseille de renoncer à votre fantaisie de conquête. Si vous n'avez pas suffisamment de nourriture, faites-le nous savoir, nous vous en enverrons. Nous vous désignerons un bon chef qui pourra vous traite avec bonté. »

Quand le roi eut terminé, Moughira Ibn Zarara (Qu’Allah soit satisfait de lui) se leva et dit :

- « O roi ! Nous étions certainement aussi misérables que vous avez dit, peut-être mêmes pires. Nous mangions des animaux morts, étions nus et dormions sur le sol dur. Mais depuis que le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) st apparu parmi nous, nous avons totalement changé. Son merveilleux enseignement et son exemple de loyauté ont fait de nous les chefs de ce monde. Même de fiers rois comme vous ont peur de nous maintenant.

- « O Roi ! Une nouvelle conversation est inutile. Ou vous acceptez le Prophète d'Allah en vous inclinant devant son enseignement béni ou bien vous payez la Jizya. Si vous n'acceptez aucune de ces deux choses, alors attendez que l'épée décide ! »

Les paroles de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) fâchèrent le roi :

- « Par Yazdan ! Cria-t-il en colère, si ce n'était pas contre la loi que de répandre le sang des envoyés, je vous aurais fait décapités. Mais j'ai envoyé Roustom pour s'occuper de vous. Il vous enterrera ainsi que tous vos camarades dans les tranchées de Qadissiya. »

Puis le roi demanda :

- « Qui est le plus respectable parmi vous ? »

- « Moi ! répondit Asim Ibn ‘Umar. »

Le roi prit un panier plein de terre et le plaça sur sa tête. Asim partit avec le panier, le plaça devant le Commandant Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui déclara :

- « Félicitations pour la victoire ! L'ennemi nous a remis lui-même sa terre. »

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui), très content, considérait cela comme un bon présage pour la victoire musulmane. Plus tard, les événements prouvèrent qu'il avait eu raison.



Roustom humilié

Avec une armée de cent vingt mille hommes, Roustom se dirigea vers Qadissiya. Mais il avait peur du courage des musulmans. Aussi continuait-il à remettre chaque fois la bataille.

Les envoyés ne cessaient d'aller et venir d'un côté à un autre.

Le dernier à visiter Roustom fut Moughira Ibn Shou'ba (Qu’Allah soit satisfait de lui). Roustom fit tout ce qu'il pût pour éblouir l'envoyé arabe : il s'assit sur un trône d'or, avec une couronne de diamant à la tête. Toute la Cour était recouverte de brocart, d'or et de diamant.

Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) descendit de cheval et se dirigea vers le trône de Roustom. Il y a monta et s'assit près de lui. Tous ceux qui étaient présents furent déconcertés.

Les Gardes coururent sur Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) et le firent descendre du trône.

Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) resta indifférent. S'adressant aux courtisans, il dit :

- « O nobles d'Iran ! Je pensais que vous étiez sages. Mais vous avez prouvé votre stupidité. Nous, musulmans, n'élevons pas les hommes au rang de Dieu. Le faible parmi nous ne croit pas au pouvoir du fort. Je pensais que vous aussi faisiez cela. Je ne savais pas que le fort parmi vous était hautement considéré et adoré par le faible. Je ne savais pas que vous ne croyiez pas à l'égalité des hommes. Si je savais cela, je ne serai jamais venu voir votre Cour. Mais laissez-moi vous dire que vous ne pouvez pas sauver votre Empire avec ces méthodes. »

Le discours de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) mit fin aux pourparlers de paix. Mais ses paroles continuaient à résonner dans les oreilles des nobles perses.

- « Ces paroles disent plus que la vérité » dirent quelques uns.

- « Il incite le peuple contre nous » dirent d'autres.

- « Ceux qui méprisent les arabes sont réellement stupides » dirent d'autres encore.



La bataille

Au moins de Mouharram, la bataille de Qadissiya commença enfin.

Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui), le commandant musulman était malade. Aussi s'asseya-t-il sur le toit d'une maison toute proche afin de diriger les opérations.

Après la prière de l'après-midi, Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) ordonna l'attaque. Comme c'était la pratique musulmane, le Commandant cria trois fois :

- « Allah est très Grand. »

Au quatrième cri, l'armée entra en action.

Le combat continua tard dans la soirée. Les éléphants perses furent à nouveau une épouvante pour les chevaux arabes. Les archers musulmans firent de leur mieux pour les atteindre ainsi que leurs cavaliers. Mais ce problème resta sans solution.

Le premier jour s'acheva avec un avantage du côté perse.

Les blessés furent laissés aux soins des femmes, les morts, enterrés.

Le matin du second jour, la bataille continua.

Mais avant la bataille, des petits groupes de renfort provenant de Syrie, commencèrent à arriver et cela dura jusqu'au soir jusqu’à se chiffrer à six mille hommes supplémentaires.

Cette stratégie (de petits groupes) utilisée fit penser aux perses que l'armée musulmane grossissait à une vitesse effrayante et la peur se propagea dans leur coeur.

Les troupes syriennes élaborèrent une manière très ingénieuse de combattre le danger des éléphants difficilement contrôlables. Les deux armées luttèrent à mort jusqu'à minuit. Bahman, le prince Shaar Baraz et beaucoup d'autres chefs perses furent tués.

L’avantage passa du côté des musulmans.



Un étrange incident

Un incident étrange eut lieu au second jour de la bataille de Qadissiya. Abou Mahjan Thaqafi, grand guerrier et grand poète avait été mis en prison par le Général Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) parce qu'il s’était énivré.

De la fenêtre de sa prison, ce brave guerrier regardait la scène de la Bataille. Il voulait être un soldat de cette Bataille. Passa à ce moment là Salma, la femme du général Sa’d Ibn Abi Waqqaas. Il la supplia de le libérer afin de pouvoir combattre et déclara :

- « Si je suis encore en vie jusque ce soir, je reviendrai dans ma cellule en m'enchaînant moi-même. »

Touchée par cet appel, elle le libéra. Aussitôt, il se lança dans la Bataille.

Du toit de sa maison, le général Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) observait le courage et la performance d'un de ses guerriers qui brisaà lui seul la ligne ennemie. Il était rempli de joie pour son courage et voulait savoir qui était-ce.

La nuit venue, Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui) revint à la prison et s'enchaîna lui-même.

Le lendemain, Salma raconta à son mari son geste envers ce brave prisonnier. Ce n'est qu'à ce moment là que Sa’d sut qui était ce courageux guerrier d'hier.

- « Par Allah ! Cria Sa’d, je ne peux pas garder derrière les barreaux un tel homme qui aime tant les musulmans.»

Et Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut libéré.

- « Par Allah ! s'écria à son tour Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui), jamais je ne toucherai plus à une goutte de vin. »



Déroute des perses

La bataille entra dans son troisième jour. Les éléphants perses posaient encore un problème. Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) demanda à deux soldats comment pouvaient-ils au mieux se débarasser de ce problème.

- « Crevez leurs yeux dirent ils. »

Deux gros éléphants conduisaient le troupeau. D'abord à l'un, deux personnes en même temps crevèrent chacun un oeil. Puis l'un des deux soldats trancha la trompe. La même chose fut faite à la seconde bête.

Fous de douleur, les éléphants se dirigèrent vers la rivière en chancelant.

Le reste du troupeau les suivit et on ne les revit plus.

La bataille fit rage toute la journée et toute la nuit. Le lendemain matin, les chefs des différentes tribus arabes demandèrent à leurs hommes de lancer l'attaque finale.

A cet appel, ils foncèrent dans les lignes ennemies, épées à la main.

Avant midi, ils se trouvaient au coeur de l'armée perse.

Quelques hommes arrivèrent près de Roustom qui, pourtant se trouvait loin en arrière de ses troupes. Assis sur son trône d'or, Roustom dirigeait la bataille.

Pris par surprise, il essaya de se défendre mais fut tué finalement par un soldat musulman du nom de Hilal Ibn ‘Alqama (Qu’Allah soit satisfait de lui). Ce dernier monta sur le trône de Roustom et cria : - « Par le Seigneur de la Ka’ba ! J'ai tué Roustom. »

La mort de Roustom acheva la défaite perse.

Le Daroufsh Kawayani tomba aux mains des musulmans.

Trente mille perses furent tués eu cours de cette bataille. La perte des musulmans fut de huit mille tués.



Le Calife reçoit les nouvelles

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui était très anxieux à propos du résultat de la bataille se réjouit de la victoire des musulmans.



La campagne syrienne

La guerre avec Byzance était en cours lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) devint Calife.

Quelques jours plus tard, l'ennemi subissait une grande défaite à Yarmouk.

Mais l'ennemi n'allait pas la prendre comme un règlement final de relations avec les arabes. Byzance fut décidé à faire disparaître les traces de cette défaite.

Aussitôt, de grandes armées furent rassemblées à Damas et à Fahl.

L'Empereur de Byzance voulait reprendre ce qu'il avait perdu, et, voulait donner aussi aux arabes une leçon qu'ils ne devraient pas oublier.

Le commandant musulman Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit au Calife pour lui demander des instructions. ‘Umar lui répondit qu'il devait se battre sur deux fronts. Aussitôt Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui) appliqua ses directives.



La chute de Damas

Damas était la capitale de la Syrie. Ses défenses étaient très solides.

Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui), assisté de généraux habiles comme Khalid Ibn Walid (Qu’Allah soit satisfait de lui), Amr Ibn ‘As (Qu’Allah soit satisfait de lui) et Yazid Ibn Abou Soufian dirigeait) l'attaque.

Mais les troupes byzantines s'étaient enfermées dans la ville et ne sortaient pas pour se battre.

Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) guettait constamment le moment opportun. Il ne dormit presque pas. Une nuit, il remarque une inhabituelle excitation à l'intérieur de la ville. Les espions rapportèrent qu'un fils du Gouverneur était né et que les gens de la ville faisaient la fête et buvaient.

Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) saisit cette chance. Il franchit un fossé en compagnie de quelques hommes d'élite. Ils s'étaient munis de solides cordes avec lesquelles ils grimpèrent sur le mur de la ville. Puis, ils sautèrent à l'intérieur, tuèrent les gardes et ouvrirent la porte. Le cri « Allah est Très Grand » s'éleva.

Les troupes de Khalid se ruèrent dans la ville. Les commandants byzantins furent pris par complète surprise. Ils ouvrirent en hâte la porte opposée de la ville, allèrent à Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui) et lui demandèrent la pajx. Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui ne savait rien de l'exploit de Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) la leur accorda avec empressement dans des conditions paisibles.

Marchant des portes opposées, Khalid et Abou ‘Oubayda se rencontrèrent au milieu de la ville. Abou ‘Oubayda comprit alors l'habileté de l'ennemi, mais, tint ses engagements de paix. Damas capitula au mois de Rajab, en l'an 14 après l'hégire.

Yazid Ibn Abou Soufian fut désigné gouverneur de Damas. Lui et son jeune frère Mou’awiya conquirent les pays avoisinants.



Les mérites de Khalid Ibn Walid Sayful Lah Al Masloul reconnus

De Damas, l'armée musulmane marcha sur Fahl et la conquit. Ensuite, elle prit la forteresse de Marj Roum, Hims et Qansrin. Au cours de toutes ces batailles, Khalid joua un rôle très important.

Lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) apprit les exploits courageux de Khalid, il

pria pour lui : - « Qu'Allah bénisse l'âme d’Abou Bakr ! Il savait apprécier les hommes mieux que moi. »

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) rehaussa le rang de Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) dans l'armée et augmenta aussi ses pouvoirs.

‘Umar déclara : - « J'avais peur que les musulmans ne viennent trop à dépendre de lui. »

Par ses services rendus à l'Islam et aux musulmans, Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) méritait beaucoup son rang de Chef.



Héraclius s’enfuit de la Syrie

L'Empereur de Byzance se trouvait à Antioche au moment où Damas capitula. Les troupes de Byzance étaient sans aide avant l'avance de la conquête arabe.

Finalement, des défaites constantes désespérèrent l'Empereur de Syrie qui partit pour Byzance, lieu de sécurité.

« Au revoir O belle Terre de Syrie ! dit-il avec un soupir lorsqu'il se trouvait debout au sommet d'une colline. Plus jamais, je ne vous reverrai. »



Le pouvoir des musulmans

En atteignant Byzance, Héraclius envoya chercher un prisonnier de guerre qui était tombé aux mains des musulmans et qui s'était échappé récemment.

- « Quelle sorte de gens sont-ce ? » demanda l'Empereur.

- « O Empereur ! répondit l'homme : c'est un peuple merveilleux ! Le jour, ce sont des guerriers sans peur, et la nuit, ils la passent en prières. Partout où ils passent, ils sèment la paix et la justice. Mais si des gens s'opposent à eux, ils ne les laissent pas tranquilles jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés. »

- S'ils possèdent de tels pouvoirs, dit l'Empereur, ils sont sûrs un jour de conquérir la Terre sous mes pieds.



Capitulation d’Antioche et de Ajnadain

Les musulmans prirent maintenant Aleppo. Puis, ils marchèrent sur Antioche, ville qui était la capitale asiatique de l'Empereur. Elle fut prise sans résistance.

Pendant que Abou ‘Oubayda (Qu’Allah soit satisfait de lui) et Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) étaient occupés dans le nord de la Syrie, Yazid, fils d'Abou Soufian, prenant Beyrouth marcha le long de la côte et l'occupa.

La forteresse d'Ajnadain tomba ensuite. Puis ce fut le tour de Jérusalem. Une armée musulmane assiégeait dé|à cette dernière ville.



Chute de Jérusalem

Amr Ibn Al 'As (Qu’Allah soit satisfait de lui) assiégea Jérusalem. Après la chute d'Antioche, Abou ‘Oubayda, Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) et d'autres chefs musulmans se joignirent à lui.

Les chrétiens avaient peu d'espoir de Byzance. Aussi décidèrent-ils de se rendre.

Cependant les chrétiens avaient quelque crainte. Ils savaient que d'autres villes avaient cédé avant eux. Et, dans chaque cas, les musulmans, vainqueurs ont respecté la vie, les biens et les lieux d'adoration des vaincus, permettant à ces derniers de suivre leur propre religion.

Mais à propos de Jérusalem, les chrétiens ne pouvaient pas en être très sûrs car cette ville était aussi sacrée aux musulmans qu'à eux.

Avant de se rendre, ils voulaient s'assurer qu'ils seraient bien traités. Les chrétiens firent une proposition à Abou ‘Oubayda (Qu’Allah soit satisfait de lui) :

- « Nous sommes prêts à nous rendre, dirent-ils, mais votre Calife doit venir ici afin de signer le traité de paix. »

Les chefs musulmans tinrent conseil sur cette proposition. A la fin, ils l'acceptèrent.

- « Pourquoi répandre du sang inutilement, dirent ces chefs musulmans, si les choses peuvent s'arranger ? »

La proposition des chrétiens fut communiquée au Calife.

Jérusalem pouvait être pris sans verser une goutte de sang. Mais pour cela, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) devait venir de Médine à Jérusalem. ‘Umar accepta donc et se rendit à Jérusalem.