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Déposition de Riza Qouli
Quand Nadir Shah partit pour la campagne indienne, il remplaça
le statut de gouverneur à son fils Riza Qouli et le remplaça par
celui de vice-roi qui avait la pleine autorité pour nommer et
licencier des gouverneurs et le pouvoir de vie et de mort sur
ses sujets.
Pendant la campagne indienne, la Perse ne reçut aucune nouvelle
de Nadir Shah pendant longtemps et la rumeur que l’armée perse
avait rencontré le désastre et Nadir Shah avait été tué fut
propagée tandis que Tahmasp Shah et ses fils étaient sous garde
au Khourassan.
On conseilla à Riza Qouli qu’au cas où Nadir Shah était mort
dans la campagne indienne, les gens seraient enclins à favorisé
les safawi et que la meilleure chose serait de les faire
exécuter. Riza Qouli donna donc les ordres adéquats et Tahmasp
Khan et ses fils furent assassinés. Quand l’une des sœurs de
Tahmasp Khan qui était la femme de Riza Qouli apprit le meurtre
de son frère et neveux, elle se suicida. Riza Qouli licencia
alors les gouverneurs nommés par son père et les remplaça par
des personnes fidèles envers lui.
Quand Nadir Shah revint en Perse, Riza Qouli donna des
festivités en l’honneur du retour de son père et ceux qui furent
affligés par Riza Qouli se plaignirent à Nadir Shah qui retira
le titre de vice-roi à Riza Qouli et le donna à son deuxième
fils, Nasroullah. Riza Qouli fut alors convoqué dans le camp de
Nadir Shah.
Campagnes en Asie Centrale
Les pirates d’Asie Centrale attaquaient fréquemment le
Khourassan et pour mettre fin à leurs raids, Nadir Shah, à la
tête d’une vaste armée, traversa Oxus et envahit les états Uzbek
d’Asie Centrale. Boukhara fut la première ville à supporter son
attaque et Abou al-Fayz, le souverain de Boukhara, offrit peu de
résistance et capitula finalement. Il se rendit au camp de Nadir
Shah et lui offrit sa soumission. Nadir Shah entra dans Boukhara
en vainqueur suivit par Abou al-Fayz. La Khoutbah fut lue au nom
de Nadir Shah dans les mosquées qui préleva une indemnité de
guerre et restitua la couronne de Boukhara à Abou al-Fayz après
s’être marié à l’une de ses filles. Une autre fille d’Abou
al-Fayz fut mariée à ‘Ali Qouli Khan, le neveu de Nadir Shah.
De Boukhara, Nadir Shah envoya une mission à Khiva exigeant la
soumission du souverain Ilbars qui tua les envoyés et se prépara
à la guerre. De Boukhara, Nadir Shah marcha sur Khiva et dans la
bataille qui suivit, Ilbars fut vaincu, prit captif et exécuté.
Tahir Baq, un autre prince Uzbek fut nommé souverain de Khiva.
Campagne au Daghestan
Alors que Nadir Shah était en Inde, son frère Ibrahim qui était
vice-roi d’Azerbaïdjan entreprit une campagne au Daghestan. La
campagne s’avéra être un échec et Ibrahim fut tué. Après ses
triomphes en Inde et en Asie Centrale, Nadir Shah marcha sur le
Daghestan. Nadir Shah captura quelques forts éloignés dans les
plaines, mais ne put expulser les guerriers du Daghestan de leur
repaires dans les montagnes à cause de leur rapidité de
mouvements. Les guerriers du Daghestan recoururent à la guérilla
qui agaça grandement Nadir Shah et lors d’un de ces raids, les
Lezgis, une tribu du Daghestan, emportèrent des bijoux du camp
de Nadir Shah qui estima que dans ces circonstances la campagne
contre le Daghestan ne pourrait être un succès. Il admit donc sa
défaite et ordonna le retrait de son armée du Daghestan, la
première défaite que Nadir Shah rencontra dans sa carrière
militaire qui le rendit très amer.
Riza
Qouli
En revenant du Daghestan, Nadir Shah fut harcelé par des
assaillants inconnus. Nadir Shah ne fut pas touché et les
assaillants s’enfuirent et ne purent être appréhendés. Nadir
Shah devint très furieux et ordonna que les assaillants devait
être à tout prix appréhendés. Quelque temps après, un afghan
nommé Nik Qadam fut appréhendé comme l’assaillant allégué qui
confessa la conspiration de Riza Qouli pour assassiner Shah
Nadir. Riza Qouli nia l’accusation avec véhémence mais Nadir
Shah ordonné de l’aveugler. Les protestations de Riza Qouli ne
s’avérèrent d’aucun profit et la peine fut appliquée. Quand il
fut aveuglé, Riza Qouli dit à son père : « Ce ne sont pas mes
yeux que tu as éteins mais ceux de la Perse. »
Révoltes
Durant les années quarante du dix-huitième siècle, des révoltes
éclatèrent dans différentes partie du pays, à Shimran, Shiraz,
Astrabad, Khwarazm et ailleurs Ces révoltes furent réprimées par
une main de fer et des mesures répressives furent adoptées
contre les rebelles. Des massacres s’ensuivirent à très large
échelle et des tours de têtes des gens tués s’élevèrent à
plusieurs endroits. Ces mesures répressives apportèrent une
grande misère et le désastre aux gens qui rendirent Nadir Shah
impopulaire.
Guerre avec les Ottomans
En 1736, après la cessation des hostilités perses-ottomanes, un
traité fut dessiné mais jamais ratifié et depuis 1736, le
rapport entre les deux pays resta suspendu dans un état ni paix
ni guerre. Quand la Perse fut secouée par les révoltes, les
Ottomans décidèrent de profiter de cette occasion pour régler de
vieux comptes avec Nadir Shah.
En 1745, une grande armée ottomane traversa la frontière et
pénétra en Perse. Nadir Shah rassembla une immense armée et
avança à leur rencontre. Les deux armées se rencontrèrent à
Mourad Tappa, aussi connu sous le nom de Baghafard, et
s’affrontèrent avec rage durant quatre jours ou finalement les
Ottomans furent vaincus avec de lourde perte et ce fut la
dernière grande victoire de Nadir Shah.
Vu les problèmes intérieurs en Perse très peu d’avantage purent
être tirés de cette victoire et Nadir Shah stipula que le sultan
ottoman, en tant que calife de l’Islam, devait reconnaître les
shiites comme une école de jurisprudence musulmane. Les Ottomans
ne furent pas d’accord avec la proposition et à cause de
l’opposition des religieux shiite en Perse, Nadir Shah ne fut
pas en position pour appuyer sa demande.
Nadir Shah demanda aux Ottomans de céder l’Irak à la Perse et
cette demande fut aussi rejetée et à cause des troubles
grondants en Perse, Nadir Shah ne put appuyer sa demande. Dans
ces circonstances, Nadir Shah considéra un règlement rapide et
définitif avec les Ottomans pour qu’il puisse s’occuper de ses
problèmes intérieurs et dans le traité qui suivit, les deux les
côtés acceptèrent les frontières de 1639 de l’époque de Mourad
IV, un siècle plus tôt.
L’assassinat de Nadir Shah
Le sentiment d’invincibilité engendre la tyrannie et toute
tyrannie à une fin. Les premiers signes de la fin sont les
rebellions et les vastes sommes employées pour les réprimer.
En 1747, une sérieuse révolte éclata dans le Sistan sous le
règne de Mir Koushick et Nadir Shah envoya une grande armée sous
le commandement de son neveu, ‘Ali Qouli Khan, pour réprimer la
révolte. Cette révolte fut suivie par d’autres dans différentes
parties du pays qui impliquèrent de lourde dépense et
affectèrent défavorablement les finances du pays.
Nadir Shah, qui avait amassé un trésor considérable à la suite
de l’invasion de l’Inde et de l’Asie Centrale avait mis cette
richesse sous clé dans son palais à Kalati Nadiri et qu’il
considérait sa réserve privée, soumit les habitants à une
taxation drastique qui s’éleva de jour en jour et dans ce
processus de taxes supplémentaires, sa famille ne fut même pas
épargnée. Quand son neveu Ibrahim, un frère de ‘Ali Qouli refusa
le paiement de la taxe, Nadir Shah saisit ses biens immobiliers
et une lourde demande fiscale lui fut aussi imposée.
‘Ali Qouli rejoignit alors les rebelles et se révolta contre
l’autorité de Nadir Shah. À l’aide des rebelles, ‘Ali Qouli
captura Herat et déclara son indépendance Les Kurdes du district
de Khaboussan le rejoignirent et attaquèrent le haras royal à
Radkan et emportèrent un très grand nombre de chevaux. Cette
révolte et la trahison de son neveu firent beaucoup de peine à
Nadir Shah. Il envoya tous ses fils et d’autres membres de
famille à Kalati Nadiri et marcha à la tête d’une grande armée
pour donner une sévère leçon aux rebelles.
Le 19 juin, Nadir Shah établit son camp sur les hauteurs de
Fathabad à quelques miles de Khaboussan ou il reçut des
informations que son neveu ‘Ali Qouli avait gagné à sa cause le
commandant des gardes de sécurité du Shah et du surintendant de
la maison du Shah. Nadir Shah convoqua le commandant du
contingent afghan Ahmad Shah ‘Abdali dans son camp et lui
ordonna d’assassiner au lever du jour le commandant de sa garde
et le surintendant de sa maison. Les rebelles qui avaient leurs
espions dans l’entourage du Shah apprirent la nouvelle et durant
la nuit, le commandant des gardes de sécurité du Shah et le
surintendant de sa maison entrèrent dans sa tente et
l’assassinèrent.
Shah Nadir fut militairement parlant un grand général et
conquérant. D’origine obscure et tout à fait illettré, sa
connaissance de la guerre était innée et il peut être placé
parmi les puissants généraux de l’Histoire cependant, il n’était
pas un bâtisseur d’empire malgré ses larges conquêtes et
l’empire qu’il construisit ne put lui survivre comme la majorité
des grands généraux. C’était un homme cruel et tyrannique qui le
rendit méfiant aux yeux des gens autour de lui et manqua de
gagner leurs cœurs. C’est pour cette raison qu’il fut trahi par
ses propres hommes.
Shah Nadir apparut sur la scène mondiale comme une tempête
balayant les choses sur son passage mais sans vraiment laisser
de trace après son passage ni une empreinte durable sur
l’Histoire.
1747-1795.
Morcèlement de la Perse
Après l’assassinat de Nadir Shah, son empire s’effondra comme un
château de sable. Au Khourassan, un de ses neveux usurpa le
trône. Dans Astrabad, un chef Qashar, Muhammad Hassan, saisit le
pouvoir. En Azerbaïdjan, Azad Khan, un commandant sous Nadir
Shah, saisit le pouvoir. En Perse Centrale, un chef des
Bakhtiar, ‘Ali Mardan saisit le pouvoir et établit sa capitale à
Isfahan. Dans le sud de la Perse, Zanda accéda au pouvoir sous
le règne de Karim Khan qui prit pour capitale Shiraz.
‘Adil
Shah
Après la mort de Nadir Shah, son neveu ‘Ali Qouli qui avait
déclaré son indépendance à Herat pendant le vivant de Nadir Shah
et conspiré dans son assassinat, se déclara roi de Perse et
succéda à Nadir Shah en prenant de titre de ‘Adil Shah.
Au moment de la mort de Nadir Shah, ses fils et petit-fils
s’étaient réfugiés dans la maison ancestrale de la famille de
Kalati Nadiri et ‘Adil Shah estima qu’aussi longtemps l’un
d’entre eux seraient vivant, son pouvoir resterait sous la
menace d’une déstabilisation. Sa première tâche fut donc
d’attaquer Kalati Nadiri, le fort ou la famille de Nadir Shah
s’était enfermée.
Le fort fut donc assiégé et tomba après deux semaines et tous
les membres masculins de la famille de Nadir Shah furent
exécutés, une malheureuse fin pour la dynastie d’un conquérant
qui avait été une terreur pour beaucoup de voisins.
Parmi les personnes exécutées se trouvaient les cinq fils de
Nadir Shah, Riza Qouli, Nasroullah, Imam Qouli, Janjis Khan et
Muhammad Oullah. Seul Shah Roukh, un fils de Riza Qouli, échappa
d’une certaine manière à ce massacre.
Ibrahim
‘Adil Shah, le tyran qui trahit son oncle et bienfaiteur et qui
avait le sang de ses cousins sur ses mains ne put conserver le
trône bien longtemps, périt par le fer celui qui tue par le fer
et fut bientôt renversé dans la même année par son propre frère
Ibrahim.
Shah
Roukh
Ibrahim comme son frère ‘Adil Shah, régna par la terreur qui le
rendit impopulaire.
En 1749, dans une révolte, soutenue par Ahmad Shah Dourrani, un
commandant de Nadir Shah, qui avait établi un royaume
indépendant en Afghanistan, Shah Roukh, le petit-fils de Nadir
Shah, fut placé sur le trône et tous ceux qui avaient servi sous
Nadir et partagé sa gloire furent satisfaits de voir le trône
donné à un membre de sa famille.
Shah Roukh resta sur le trône quarante-six ans jusqu’à 1795 mais
son gouvernement resta confiné au Khourassan et toutes les
tentatives d’étendre son règle en Perse échouèrent. Après la
mort de Shah Roukh, le Khourassan fut annexé par Qashar et mis
définitivement fin à la dynastie de Nadir Shah. Ce fut l’une des
dynasties les plus courtes dans l’histoire musulmane qui en plus
du fondateur, se limita à pas plus d’une génération.
Karim Khan Zand
Après l’assassinat de Nadir Shah, le sud de la Perse fut capturé
par Karim Khan Zand qui prit pour capitale Shiraz et l’Asie
Centrale par le chef des Bakhtiar, ‘Ali Mardan, qui établit sa
capitale à Isfahan.
Lors d’une confrontation entre les deux chefs, ‘Ali Mardan fut
vaincu et tué et Karim Khan Zand devint aussi le maître
d’Isfahan. La prochaine confrontation survint entre Karim Khan
Zand et Azad Khan qui détenait le pouvoir en Azerbaïdjan et lors
de la bataille de Qazwin, Azad Khan fut vaincu et tué et Karim
Khan Zand devint aussi le maître de l’Azerbaïdjan.
En Perse, en dehors du Khourassan, deux rivaux furent laissés
sur le champ, Muhammad Hassan Qashar qui gouvernait Astrabad et
Karim Khan Zand qui détenait le pouvoir du reste de la Perse.
Dans les premiers affrontements entre Qashar et Zand, le premier
eut la main supérieure mais en 1752, Karim Khan Zand remporta la
victoire finale et Muhammad Hassan Qashar fut écrasé et tué.
Après cette victoire, Karim Khan Zand devint le maitre de toute
la Perse excepté le Khourassan.
Karim Khan Zand était à l’origine un soldat ordinaire dans
l’armée de Nadir Shah et comme ce dernier, il monta de
l’obscurité à la royauté de la Perse. Comme Nadir Shah, Karim
Khan Zand était un bon combattant mais à l’opposé du premier, il
fut aussi un bon chef et put gagner le cœur des gens. Au lieu
des politiques répressives précédentes, il suivit des politiques
de paix et de conciliation. Il apaisa même ses ennemis et leur
donna des concessions. Une telle politique de conciliation
n’était pas une faiblesse de sa part mais un intelligent
processus qui désarma ses ennemis grâce à sa générosité.
Sous Karim Khan Zand, la Perse connut la paix et la prospérité.
Il régna depuis vingt-deux ans et mourut en 1779.
Les successeurs de
Karim Khan Zand
Karim Khan Zand fut un grand souverain mais ne put fonder de
dynastie pour lui succéder et la grandeur de Karim Khan Zand
disparu avec lui. Les Zand ne purent pas maintenir l’unité dans
leurs rangs et leur état Zand se divisa. Une branche des Zand
prit le pouvoir dans le sud de la Perse avec Shiraz pour
capitale tandis que l’autre branche prit le pouvoir dans la
Perse Centrale avec Isfahan pour capitale ce qui affaiblit les
Zand qui furent finalement dominé par les Qashar.




