La dynastie des Salghar
Salghar
La dynastie des Salghar fut fondée par Salghar qui fut nommé
gouverneur de Fars dans les premières années du douzième siècle
par le sultan seljouk. Le gouvernement devint héréditaire et à
la mort de Salghar, son fils Mawdoud lui succéda. Les autres
gouverneurs de la dynastie furent : Fazlan, Shouban Karrah,
Roukn ad-Dawlah, Jalal ad-Din Jawali, Mankous et Bouzabah.
Sounqour
Bouzabah fut succédé en 1148 par Mouzaffar ad-Din Sounqour Ibn
Mawdoud Salghar qui fut un puissant gouverneur de la dynastie.
Il se libéra rapidement de toute dépendance envers les Seljouks
et devint un souverain indépendant. Il prit Shiraz pour capitale
qu’il embellit de magnifiques constructions. Il mourut en 1161.
Mouzaffar ad-Din Zanqi
Sounqour fut succédé par son frère Zanqi qui régna quatorze ans.
Il mourut en 1175.
Dijile (Dakka)
Zanqi fut succédé par son fils Dakka et sous son règne, les
Salghar consolidèrent et étendirent leur pouvoir. Il régna vingt
ans et mourut en 1195.
‘Izz ad-Din Sa’d Ibn Zanqi
Dakka fut succédé par son frère Sa’d qui fut un grand souverain.
Il étendit ses conquêtes et occupa Isfahan. Il construisit
Masjid Jami’a à Isfahan qui fut un monument de sa piété et
munificence. Il construisit aussi une enceinte autour de la
ville d’Isfahan. Il était l’ami des poètes et savants. Le poète
persan Mouslih ad-Din Sa’di, se fit appelé « Sa’di (Saadi) »
d’après S’ad, le souverain des Salghar. S’ad régna vingt et un
ans et mourut en 1226.
Abou Bakr Qoutlough Khan
Sa’d fut succédé par son fils Abou Bakr qui fut un homme capable
comme son père. Quand les Mongols apparurent, au lieu de lutter
contre eux, Abou Bakr leur offrit de devenir leur vassal et le
souverain mongol Janjis Khan lui conféra le titre de Qoutlough
Khan. Alors que les autres régions de la Perse furent ravagées
par les Mongols, Fars échappa à un tel destin en raison de la
diplomatie d’Abou Bakr.
Quand le règne abbasside prit momentanément fin en 1258, Abou
Bakr était toujours au pouvoir dans Fars. Les Salghar portèrent
d’abord allégeance aux Seljouks et lorsque ces derniers
disparurent, ils transférèrent leur allégeance aux Shahs de
Khwarazm. Quand les Shahs de Khwarazm furent renversés par les
Mongols, les Salghar portèrent allégeance aux Il-Khans mongol.
Les derniers Salghar
Sa’d Ibn Abou Bakr fut succédé par son fils Muhammad un mineur
et durant sa minorité, le pouvoir fut exercé par sa mère. Il
mourut trois ans après sa nomination et à sa suite, l’anarchie
régna et le pouvoir fut capturé par le prince Salghar Muhammad
Shah, un demi-frère de Muhammad Salghar. Muhammad Shah s’avéra
être un tyran. Son gouvernement fut oppressif et il fut déposé
par l’Il-Khan mongol. Muhammad fut succédé par son frère Seljouk
Shah qui ne régna pas longtemps et mourut quelques années après.
Après sa mort, on ne trouva aucun mâle de la dynastie Salghar
pour lui succéder et la succession passa à la princesse Salghar
Abish Khatoun, une fille de Sa’d, du petit-fils Sa’d Ibn Zanqi.
Elle était très belle et Mango Timour, un fils d’Houlakou tomba
amoureux d’elle mais elle n’accepta pas de se marier avec un
païen. Mango Timour marcha de ce fait sur Fars et les Salghar
n’étaient pas en position pour lutter contre les Mongols. Dans
ces circonstances, Abish Khatoun n’eut d’autre option, que
d’accepter son mariage avec Mango Timour. Abish Khatoun mourut
en 1287 et après sa mort, le dominion des Salghar fut annexé à
l’empire Il-Khan.
Les
Ghouri
Durant le douzième siècle, les Ghouri régnèrent sur un grand
empire mais en raison du processus de désintégration, la
superficie de l’empire diminua progressivement et à l’aube du
treizième siècle, le dominion des Ghouri se retrouva confiné à
une petite région autour d’Herat. La dernier souverain de la
dynastie fut Roukn ad-Din Ghouri et il décéda en 1245.
Shams ad-Din Kart
Roukn ad-Din ne laissa aucune progéniture mâle après lui et fut
succédé par Shams ad-Din Kart, un fils de sa fille et Shams
ad-Din fonda la règne de la dynastie Kart.
Après avoir consolidé son gouvernement à Herat, Shams ad-Din
Kart entreprit une campagne de conquêtes et prit le Sistan,
Jorjane, Kaboul et Ghazni et sous son règne, l’état d’Herat prit
de l’importance. Quand les Mongols arrivèrent dans la région,
Shams ad-Din préféra la sécurité et leur porta allégeance. Par
cette politique, il sauva son état du funeste destin qui arriva
à tant d’autres états qui s’opposèrent aux Mongols. Il resta un
vassal fidèle des Mongols et les Il-Khans lui permirent de
régner en paix. Il mourut en 1279.
Shams ad-Din Kart II
Shams ad-Din fut succédé par son fils Roukn ad-Din qui assuma le
trône au nom de Shams ad-Din Kart II. Il entreprit quelques
conquêtes et sous son règne, l’état d’Herat s’étendit sur un
territoire qui allait être connu plus tard sous le nom
d’Afghanistan. Il promut aussi particulièrement l’agriculture et
le commerce et le pays connut une prospérité économique
considérable. Il mourut en 1307 après un règne prospère de
vingt-huit ans.
Fakhr
ad-Din
Après la mort de Shams ad-Din, ses fils se disputèrent sa
succession et dans la guerre civile qui s’ensuivit, Fakhr ad-Din
conquit le trône avec l’aide du commandant mongol Nawrouz.
Nawrouz était un Musulman qui amena la conversion de l’Il-Khan
Ghazan à l’Islam.
Quand Ghazan accéda au trône, Nawroz devint le pouvoir derrière
le trône mais plus tard, des différents surgirent entre eux et
lors de cette crise, Nawrouz se réfugia à Herat. Nawrouz pensa
que Fakhr ad-Din le soutiendrait pour l’avoir amené au pouvoir
mais quand l’Il-Khan Ghazan demanda son extradition, Fakhr
ad-Din l’arrêta et le livra à l’Il-Khan, ce que les historiens
récents ont considérés « comme un acte d’ingratitude de sa part.
»
Cette trahison n’apporta aucun avantage à Fakhr ad-Din d’autant
plus qu’il allait bientôt entrer en conflit avec l’Il-Khan et
quand Ghazan mourut et qu’Aljaytou devint le nouvel Il-Khan, il
n’assista pas à son couronnement ce qui fut considéré comme un
acte d’hostilité de la part de Fakhr ad-Din. Aljaytou envoya une
armée mongole sous le commandement du général mongol Danishmand
pour châtier Fakhr ad-Din. Avant que les forces mongoles
n’atteignent Herat, Fakhr ad-Din fut forcé d’abdiquer et le
pouvoir fut pris par Jalal ad-Din, le commandant de l’armée
d’Herat.
Jalal
ad-Din
Jalal ad-Din écrasa la force mongole et leur général Danishmand
fut tué. Sur ce, Aljaytou envoya une plus grande armée à Herat
et Jalal ad-Din s’enferma dans la ville que les Mongols
assiégèrent. Le siège dura quelques mois et si bien que les
habitants vinrent à souffrir de la famine. L’armée d’Herat tua
alors Jalal ad-Din et fit la paix avec les Mongols.
Ghiyath ad-Din
Sur la signature du traité de paix avec Herat, Aljaytou conféra
le gouvernement d’Herat à Ghiyath ad-Din, un frère de Fakhr
ad-Din. Ghiyath ad-Din resta fidèle aux Mongols et fit des
efforts ardus pour réhabiliter les finances et l’économie du
pays détruites en raison de la guerre avec les Mongols.
Hafiz
Ghiyath ad-Din mourut en 1328 et fut succédé par son frère
Hafiz, un tyran qui devint impopulaire et fut assassiné en 1331.
Son gouvernement dura moins de trois années.
Mou’iz ad-Din
Hafiz fut succédé par son frère Mou’iz ad-Din qui maintint de
bonnes relations avec les II-Khans mongols. Après la mort de
l’Il-Khan Abou Sa’id, le pouvoir en Perse commença à se
désintégrer et Mou’iz ad-Din déclara son indépendance et les
Khoutbah dans les mosquées furent lues en son nom. Il s’avéra
être un grand souverain de la dynastie et durant son
gouvernement, Herat devint un grand centre culturel et les
savants lointains furent attirés par sa cour. Il embelli Herat
d’admirables constructions et mourut en 1350. Son gouvernement
dura vingt-deux ans.
Pir ‘Ali
Mou’iz ad-Din fut succédé par son fils Pir ‘Ali qui ne fut pas
aussi brillant que son père et vint à développer un faux sens de
grandeur. Quand Timour monta au pouvoir, il voulut que Pir ‘Ali
accepte sa suzeraineté mais ce dernier refusa et Timour (Taymour
Lanq) envahit Herat en 1369. Pir ‘Ali fut vaincu et tué et
l’état d’Herat annexé à l’empire Timour mettant fin au règne et
à la dynastie des Karts qui dura 124 ans.
‘Abd ar-Razzaq
Après la mort de l’Il-Khan en 1335, l’anarchie prédomina dans
les affaires de l’état qui commença à succomber sous le
processus de désintégration tandis qu’aux périphéries de l’état,
différents émir établirent leurs propres principautés
indépendantes.
L’un d’entre eux, fut ‘Abd ar-Razzaq qui affirma descendre de
‘Ali Ibn Abi Talib (radhiyallahou ‘anhou), du côté de son père,
Shihab ad-Din FadlAllah, un noble de la cour Il-Khan mongole.
‘Abd ar-Razzaq fut un aventurier militaire. Il rassembla une
armée et réussit à capturer Sabzewār au Khourassan en 1337 ou il
établit son gouvernement et déclara son indépendance. Il se fit
aussi passer pour un chef religieux et réunit une bande de
fidèles disciples autour de lui. Il enjoignit à ses disciples de
faire face à leurs responsabilités (littéralement porter leurs
têtes dans leurs mains) et d’être toujours prêts à faire face à
la mort car la mort pour une cause honorable était bien mieux
qu’une longue vie dans le déshonneur. Pour cette attitude de vie
et de mort ses disciples vinrent à être connus comme les
Sarbadaran, les hommes qui portent leurs têtes dans leurs mains
et leur règle comme la règle de Sarbadaran.
Ainsi ‘Abd ar-Razzaq réussit à créer une bande de fanatiques qui
défièrent la mort et établit la suprématie du Sarbadaran comme
une force de combat. Le succès de cette force tourna la tête de
‘Abd ar-Razzaq et il devint arrogant. Son frère Amir Mas’oud se
révolta contre lui et le tua pour devenir le souverain.
Mas’oud
Mas’oud s’allia avec le chef religieux Sheikh Hassan qui avait
un grand nombre de disciples avec qui, il conquit Nishapour. Par
la suite, il entreprit une expédition contre Herat qu’il faillit
à capturer. Entre-temps, pour une raison inconnue, un des
disciples de Mas’oud tua le Sheikh Hassan dont les disciples
accusèrent Mas’oud du meurtre et s’écartèrent de lui
affaiblissant sa position et l’exposant à la menace d’un
assassinat.
Cette situation se compliqua encore plus quand lors d’une
dispute, un Sarbadaran tua Sheikh ‘Ali, un frère de l’Il-Khan
mongol Toughah Timour qui lui valut la colère de l’II-Khan.
Quand les forces mongoles avancèrent sur Sabzewār, Mas’oud
s’enfuit à Astrabad et ensuite à Mazandaran où il fut finalement
pris captif et exécuté.
Derniers souverains
Après la mort de Mas’oud, l’état d’anarchie s’ensuivit.
Immédiatement après sa mort, Muhammad Timour, que Mas’oud avait
nommé comme son député à Sabzewār, prit le pouvoir et devint le
souverain. Le chef religieux Shams ad-Din organisa alors une
révolte et par conséquence Muhammad Timour fut déposé et tué et
Shams ad-Din ‘Ali devint souverain.
Shams ad-Din essaya de monter un état théocratique basé sur la
pensée politique shi’i et quand il mourut, il fut succédé par
son « Khalifah » Khawajah ‘Ali et l’état théocratique fut de
courte durée. En 1398, Timour envahit le Khourassan et Sabzewār
fut annexé au dominion des Timour.