Bref Abrégé de l’Histoire de l’Afghanistan (Voir aussi chapitre sur la Perse)

327 avant ‘Issa - 832 après ‘Issa (Jésus, paix sur lui)


L’histoire de l’Afghanistan est marquée par la rébellion, la guerre et une résistance farouche contre les envahisseurs étrangers. Elle révèle des gens intelligents, belliqueux, courageux, indépendants, résistants et totalement indisposé à la reddition. Avec le grand nombre de conquêtes et de rébellions associés à cette région, son histoire est d’autant plus compliquée du fait que la plupart des régions afghanes furent gouvernées par différentes dynasties.
Ainsi, la plupart des célèbres dynasties de l’histoire, ont à un point donné, gouverné une partie de l’Afghanistan et plusieurs souverains de différentes dynasties ont gouverné différentes régions simultanément.



L’Afghanistan préislamique

L’Afghanistan fit partie de l’empire perse jusqu’à sa conquête par Alexandre le Grand. Il a été rapporté qu’il rencontra de grande difficulté tant durant sa conquête que pour son maintenir son royaume. La conquête d’Alexandre fut suivie par les conquêtes de différentes parties de l’actuel Afghanistan par les Chinois et les Perses.
Les religions préislamiques alors prévalent de la région étaient le Bouddhisme, l’Hindouisme et le Zoroastrisme.
« J’ai pris d’assaut la Perse, j’ai pris d’assaut les Pyramides, j’ai pris d’assaut les plaines de Persépolis, mais j’ai pleuré et désespérer dans Bactriane (Afghanistan) » dit Alexandre le Grand alors qu’il mourait de pneumonie après avoir essayé sans succès d’occuper l’Afghanistan.



De la conquête de l’Afghanistan durant la période des Compagnons

Le Calife ‘Umar Ibn al-Khattab (Qu’Allah soit satisfait de lui) envoya le respectable Compagnon Ahnaf Ibn Qays, le Sahabi qu’Allah soit satisfait de lui, vers la Perse qui réussit à vaincre le dernier des souverain perse Yazdajard qui commandait le sud de la Perse. Yazdajard s’enfuit vers le Khourassan mais Ahnaf Ibn Qays le poursuivit et captura aussi le Khourassan poussant le commandant perse à s’enfuir plus loin vers le nord duquel, il dû aussi s’enfuir.
Durant le califat de ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) la sphère des conquêtes musulmanes s’élargie et des régions supplémentaires de l’Afghanistan actuel s’ajoutèrent à la nation islamique
Kaboul fut conquis par ‘Abd Allah Ibn ‘Amir, Marw et Herat par Ahnaf Ibn Qays, Balkh et le Takharistan par Khoubayb Ibn Qoura al-Yarbou’i et le Sistan par ‘Abd Allah Ibn ‘Oumayr qu’Allah Exalté soit satisfait d’eux.



Rébellions et conquêtes liées

Il doit être remarqué que Yazdajard ne cessa de fuir les Musulmans à ses trousses capturant terre après terres, et qu’il incita les gens de son ancien empire à se rebeller contre les nouveaux gouverneurs musulmans.
Il mena ainsi un certain nombre de rébellions et d’attaques avec la coopération d’autres souverains comme les Khakan de Chine mais par la Grâce d’Allah, Exalté toutes ces attaques et ces rébellions furent écrasées par les armées des Sahaba (qu’Allah soit satisfait d’eux). Cependant, les rébellions et les troubles sous une forme ou une autre prédominèrent dans les différentes régions de l’Afghanistan actuel durant la dynastie des Omeyyades comme il l’a été rapporté de manière minutieuse dans l’Abrégé de l’Histoire des Omeyyades.



Da’wah et Consolidation

Les sages Califes musulmans se rendirent à l’évidence que cette région rentreraient seulement sous contrôle si les gens acceptaient sincèrement l’Islam et se soumettaient de plein gré aux lois d’Allah Soubhanahou wa Ta’ala. Ainsi, grands Imams musulmans et savants tels qu’Hassan al-Basri furent envoyés dans la région et leurs efforts associés avec le règne efficace du conquérant Qoutaybah Ibn Mouslim, la loi et l’ordre public furent finalement obtenu dans la totalité de l’Afghanistan de nos jours, dès la fin du premier siècle Hijri (Hégire). Les Sahaba et Tabi’in (suivants) furent nommés juges et allaient délivrer des jugements libres de toute influence politique ou pression.



De l’Afghanistan sous le califat Abbasside

Le coup fatal qui allait mettre fin à la dynastie Omeyyade fut porté en l’an 132 de l’Hégire (749) quand l’Afghanistan se rangea sous le califat Abbasside. L’établissement du règne Abbasside en Afghanistan fut principalement dû aux efforts d’une personne influente connue sous le nom d’Abou Mouslim al-Khourassani, qui se rendit en Iraq avant même la fin du califat Omeyyade où il fit des accords avec les souverains Abbaside de l’époque.
Différentes rébellions eurent lieu principalement à Kaboul et se poursuivirent mais elles furent écrasées par les Abbassides. Bien qu’un système de Shari’ah n’était pas en place, les racines de l’Islam continuèrent à être renforcées. A cette époque toutes les autres religions polythéistes avaient presque été totalement éliminées et les grands travaux de la culture islamique et la littérature commencèrent à émerger. La langue farsi naquit et les écoles enseignant différentes branches de connaissance islamique commencèrent à se développer dans les villes importantes.

La plupart de l’Afghanistan resta sous le contrôle du califat abbasside jusqu’à ce que ‘Abbas I as-Saffah nomma un gouverneur pour le Khourassan, Tahir Ibn Houssay, qui déclara son indépendance dans en l’an 217 de l’Hégire (832).



De l’histoire islamique de l’Afghanistan de l’an 900 jusqu’à présent
Des Dynasties


La période qui suivit vit beaucoup de dynasties différentes qui régnèrent sur plusieurs régions de l’Afghanistan et nous reviendront un peu plus en détail sur ces dynasties dans l’histoire de la Perse.

Les Samani

Les Samani gouvernèrent le nord-ouest de l’Afghanistan jusqu’à la fin du dixième siècle.



Les Ghaznawi

En 976, Ghazni fut prise par Sabouktakin, dont le fils, le célèbre Mahmoud de Ghazna, conquit de vastes territoires et étendit son empire profondément dans l’Inde actuelle. Il conquit l’Inde après dix-sept batailles victorieuses. Un de ses plus grands actes fut l’élimination des statues et des idoles qu’il remplaça par des monuments de civilisation islamique. Il est donc connu dans l’histoire comme le « destructeur d’idoles. »
Un grand nombre de personnalité comme le docteur et savant Ibn Sina, le célèbre voyageur al-Barouni, le grand poète Firdawsi ainsi que beaucoup d’autres apparurent durant la période des Ghaznawi.



Les Seljouks, Khwarizmi, Shahi et Ghouri

Différentes parties de l’actuel Afghanistan furent aussi sous le règne des Seljouks, une dynastie des onzième et douzième siècles (après ‘Issa, AI) suivies par les conquêtes de Khwarizm Shah et ses descendants qui gouvernèrent certaines régions en même temps que la dynastie Ghouri. Ces derniers étendirent leur territoire jusqu’à inclure la totalité du Khourassan et jusqu’au Golfe d’Arabie. Les parties nord de l’Afghanistan étaient surtout sous le contrôle des Khwarizm Shahs et de fréquents conflits armés les opposaient.

La période Ghouri est appelée la « période d’or » de l’histoire de l’Afghanistan du point de vue littéraire et du développement académique. La langue Pashtoun se développa durant ce temps et des noms tels que l’Imam Razi, Nizam, Qadi Minhaj et Ouroudhi sont associés à cette période.



Des Mongols

Alors que le règne Ghouri était au summum de son essor, les Mongols descendirent du nord et détruisirent toutes les villes qu’ils rencontrèrent. Ils vainquirent Khwarizm Shah et capturèrent les régions sous son contrôle.
Le souverain de Ghazni, le Sultan Jalal ad-Din, dans une bataille historique à Miwan, vainquit l’armée de Janjis (Gengis) Khan et les empêcha d’entrer dans Ghazni. Le neveu de Jalal ad-Din (le fils de sa sœur), était Mahmoud Ibn Mamdoud Qoutouz, qui détruisit l’armée du petit-fils de Janjis, Houlakou Khan, à ‘Ayn Jalout et qui affligea un grand nombre de défaites à l’armée mongole et libéra plusieurs terres musulmanes. Cependant, en Afghanistan, les descendants de Janjis Khan continuèrent de gouverner la plupart de la région jusqu’à ce qu’ils furent vaincus par le souverain musulman mongol, Timour (Taymour) Lanq en 1385.



La dynastie Timuride

Timour (Tamerlane) ou Timour Lan infligèrent un grand nombre de défaites écrasantes aux descendants de Janjis Khan et libérèrent l’Europe et l’Asie Centrale de leur menace constante. Il étendit son empire de l’ouest de l’Afghanistan, sur une grande partie de la Chine et des immenses régions vers le nord. Son règne vit la prospérité du grand art islamique, de l’architecture et de la culture. Après sa mort, Timour légua son empire à ses fils et petit-fils.
Parmi d’autres, ils firent face aux batailles et attaques des Safavides shi’a d’Iran, qui captura le Khourassan et des régions environnantes.
Finalement, vers 1510, le vaste empire de Timour fut divisé entre plusieurs dynasties. La région autour de Kaboul fut ainsi gouvernée durant les années qui suivirent par les Ouzbek, les Moughal, les Safavides et les Afghans.



Les Moughal et Ahmad Shah ‘Abdali

En 1545, le souverain Moughal Humayun conquis Kandhar et l’année d’après Kaboul. Ainsi, les régions d’Afghanistan restèrent sous le règne Moughal jusqu’en 1737, après que les Dourrani, et principalement Nadir Shah et ensuite son général militaire, Ahmad Shah ‘Abdali (à partir de 1747), gouvernèrent la presque totalité de l’Afghanistan actuel. Le règne d’Ahmad Shah ‘Abdali vit le progrès économique se développer parmi les Afghans. Après Ahmad Shah, l’Afghanistan se divisa encore une fois en plus petites régions, chacune gouvernée par un individu différend.



Le Grand Jeu et les trois guerres Anglo-afghanes

Les années 1800 entrainèrent l’Afghanistan dans le Grand Jeu, la lutte pour le pouvoir entre la Russie et la Grande-Bretagne, les deux ayant cherché à intégrer l’Afghanistan dans leurs empires respectifs.
La plus importante menace pour les Afghans de l’époque étaient les Britanniques qui les avaient attaqués à plusieurs reprises et capturés des régions juste pour en être chassés à nouveau.
Ces batailles historiques eurent lieu entre 1839 et 1842 et sont appelées « La Première guerre anglo-afghane. » Le résultat de cette guerre fut une destruction totale des forces britanniques à un tel point que seul le docteur britannique Brydon fut laissé en vie et ordonné de retourner vers les siens pour les informer de la bravoure et du courage des Afghans.
Les Britanniques, incapables de survivre en Afghanistan, trouvèrent une autre ruse et nommèrent des souverains Afghans qui leur étaient sympathiques et parmi eux Doust (Dost) Muhammad Khan qui gouverna Kaboul de 1842 jusqu’à ce qu’il soit remplacé par son fils Shir (Sher) ‘Ali.

Doust Khan maintint des relations amicales avec les Britanniques mais son fils se rangea au côté des Russes et cela fut la cause de la deuxième guerre anglo-afghane qui dura de 1878 à 1881 ou un grand nombre de sévères batailles furent livrées au cours desquelles les Afghans perdirent certains territoires dans les régions avoisinant la Passe de Bolan et la Vallée de Karam au profit des Britanniques.
Une rébellion à Kaboul affaiblit un peu plus la position des Afghans et permit aux Britanniques de se renforcer et de capturer Kaboul ou ils installèrent un agent pro-britannique, ‘Abd ar-Rahman, pour régner en leurs noms avant de quitter le pays.

Habiboullah, le fils de ‘Abd ar-Rahman livra volontairement aux Britanniques un grand nombre de de régions tel que le Waziristân, le Chitral etc. Cependant, Amanoullah le fils de Habiboullah Khan prit le pouvoir en 1919 et entreprit une campagne pour récupérer ces terres, pensant que les Britanniques étaient trop occupés à lutter contre le mouvement de libération dans la région indo-pakistanaise. Amanoullah attaqua donc les régions afghanes tenues par les Britanniques et cela eut pour résultat le sévère bombardement de Kaboul et Jalalabad par l’aviation britannique. Toutefois, le général Nadir Khan battit à plate couture les Britanniques lors de la bataille historique de Tal en 1919.

Ces batailles de 1919 sont appelées la troisième guerre anglo-afghane et elles mirent totalement fin à l’occupation britannique de l’Afghanistan.



D’Amanoullah Khan à Zahir Shah

Amanoullah Khan se rangea avec les Soviétiques qui lui promirent leur soutien en sa faveur et en 1926, il se déclara roi. Cependant, certaines de ses politiques lui aliénèrent le peuple qui soutint un chef rival tadjik, Habiboullah Basha Siqa, qui reprit Kaboul en 1929 mais il fut bientôt tué pour être remplacé par son fils le général Nadir Khan, qui fut aussi tué. Nadir Khan fut remplacé par son fils de 19 ans, Zahir Shah en 1934 qui régna jusqu’en 1973 et servit les intérêts soviétiques dans la région.



L’invasion soviétique : Contexte

Après la Deuxième Guerre mondiale, l’Union Soviétique entreprit une large campagne tout azimut pour élargir son empire. Les Soviétiques balayèrent l’Asie Centrale avec une grande aisance et prirent un grand nombre de pays majoritairement musulmans. Ils prirent aussi quelques pays en Afrique et se tournèrent vers les états de Golfe musulmans et leur richesse.
La route la plus avantageuse qui menait au Golfe semblait via la Mer d’Arabie. Mais comment les Soviétiques pourraient-ils obtenir l’accès à la Mer d’Arabie ? Avec l’Asie Centrale sous leur contrôle, la route la plus évidente semblé être par le Pakistan via l’Afghanistan. L’Afghanistan pouvait facilement être attaqué depuis les républiques d’Asie Centrale et lorsqu’il serait tombé, les deux importants ports maritimes du Sud-ouest du Pakistan seraient une cible facile. Ainsi les Soviétiques commencèrent leur campagne en Afghanistan et dans la région du Baloutchistan adjacente au Pakistan.



La méthodologie soviétique

Les Soviétiques utilisèrent un processus en trois stages pour amener les états sous leur dominion et ils employèrent le même pour l’Afghanistan. Ils avaient rencontrés de larges succès partout dans le monde en suivant cette procédure, exposée ci-dessous :
La première étape consisterait à gagner la confiance des gens en prétendant faussement que le communisme n’était rien de plus qu’un système de réforme sociale en faisant faussement croire à l’égalité de tous, des paysans et des propriétaires fonciers, des ouvriers et des patrons, un tremplin pour la liberté, les soulèvements sociaux et le bonheur. Les agents soviétiques se dissémineraient parmi les masses et injecteraient leur poison dans leurs esprits. Pour les pays majoritairement religieux, ils prétendraient initialement que le communisme était en fait complète harmonie avec leurs religions particulièrement dans le cas de l’Islam. Cette idée apparemment inoffensive était destinée aux masses populaires qui n’auraient aucun de mal à avaler le poison, ne sachant pas qu’il pourrait les mener à leur éventuelle destruction.
Une fois l’opinion publique réceptive à cette nouvelle idée et favorable au communisme, et qu’un certain nombre de gens se soient convertis, la deuxième étape consisterait, via des agents soviétiques, à s’intégrer dans les positions gouvernementales, en prenant le contrôle de l’éducation, de la défense et d’autres domaines clés puis, ces agents de l’intérieur duperaient alors les partis au pouvoir et les pousseraient à signer des pactes préjudiciables et des traités avec les Soviétiques qui auraient pour effet de rendre le pays dépendant de l’Union Soviétique et lui confier sa protection et sa défense. Les enfants des parents influents seraient envoyés en Russie pour y subir un lavage de cerveau complet sous le prétexte d’éducation. Au niveau social, la libération pousserait les femmes musulmanes à dénoncer leur Islam, retirer leur voile et abandonner leurs maisons tandis que les prostituées et les danseurs seraient invités à totalement détruire le tissu social. Les racines de l’Islam seraient alors attaquées et les Musulmans incités à prouver qu’il n’y a aucune divinité excepté Allah à Lui les Louanges et la Gloire.
Ainsi le communisme commencerait lentement à supplanter le système en place dans son ensemble.
A ce stade, l’étape trois serait activée et les Soviétiques convaincus que les conditions étaient idéales enverraient leurs massives armées qui prendraient alors totalement contrôle du pays, habituellement en quelques jours voir quelques heures ! Cette prise de contrôle militaire serait immédiatement suivie par une interdiction rigoureuse de toute sorte d’expression religieuse ou politique d’opposition. Des mesures extrêmement rigoureuses seraient prises pour enlever toute trace de religion et particulièrement l’Islam des gens et les forcer à se soumettre aux lois soviétiques.
Les pauvres deviendraient encore plus pauvres, les exploités encore plus exploités et les gens réaliseraient alors bientôt qu’ils avaient été dupés mais ne pourraient rien faire contre et vivraient comme des esclaves pour leurs maîtres soviétiques.